Anne-Sophie Moreau: "On ne perçoit plus la technologie comme étant forcément positive"
Dans "Le Sens de la tech", un livre à paraître fin mai, Anne-Sophie Moreau propose des dialogues entre des penseurs, des philosophes et des dirigeants. Ainsi l'anthropologue Pascal Picq confronte son point de vue sur l'avancée du numérique avec le président d'Accenture France, société de conseil, ou encore la philosophe Julia de Funès et Christophe Catoir, patron d'Adecco, échangent sur la façon dont les nouvelles technologies bouleversent le monde du travail.
Ce qui ressort de ces entretiens, c'est que "pendant longtemps on n'interrogeait pas le progrès technique", explique dans La Matinale Anne-Sophie Moreau, rédactrice en chef de Philonomist.
"Des discours plus méfiants"
"Dès qu'on innovait, il s'agissait d'appliquer ces innovations le plus vite possible. Aujourd'hui on remet en cause la croissance, l'impact sur l'environnement des technologies. On ne perçoit plus la technologie comme étant forcément positive".
La philosophe donne comme exemple l'accueil de l'IA ou du métavers par rapport à l'accueil de l'arrivée d'internet. "On se rend compte qu'il y a des discours beaucoup plus sceptiques, plus méfiants, voire une hostilité franche à la machine. On n'a pas envie d'être remplacé par chatGPT", conclut Anne-Sophie Moreau.
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Propos recueillis par Valérie Hauert/lan