Les démonstrations se sont déroulées dans la campagne genevoise à l'occasion d'ARCHE (Advanced Robotic Capabilities for Hazardous Environments), la plus grande manifestation suisse dans le domaine du travail de terrain sur la robotique.
L'armée a pu évaluer le potentiel de celle-ci pour les secours en terrain difficile d'accès en particulier. Robots chenille, robots-drones ou robots qui nagent, il y en avait pour tous les goûts et besoins.
Les chercheurs ont pu expliquer et démontrer les avantages de leurs "créatures", par exemple pour les secours en cas de tremblements de terre ou autres catastrophes. Ce domaine de la robotique à cheval entre le civil et le militaire suscite un vif intérêt.
Spot, le chien robotique de l'EPFZ
Marc Pollefeys, professeur à l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), y présentait un chien robotique.
Son canidé de métal obéit à ses gestes, se déplace et effectue toute une série de tâches, dont notamment la cartographie de terrains hostiles.
Le robot semble bien répondre aux commandes, mais selon le professeur, il reste "un peu de travail à faire pour des vrais scénarios".
Kai Holtmann, responsable de cette édition ARCHE 2023, avance l'importance pour la gestion des catastrophes naturelles de ces technologies.
"Dans ces situations, le but est toujours d'aider et secourir, et surtout de faciliter la tâche des premiers intervenants, d'améliorer leur capacité et leur sécurité", des missions pour lesquelles ces robots semblent prometteurs.
RoBoa et les catastrophes naturelles
Un robot serpent a notamment suscité l'attention de Sébastien Neuhaus, commandant du bataillon d'intervention en cas de catastrophes de l'armée suisse, et chef des opérations de la Chaîne suisse de sauvetage lors des récents tremblements de terre en Turquie.
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Baptisé RoBoa, ce robot peut mesurer jusqu'à 20 mètres. Il peut accéder jusqu'aux victimes dans des endroits difficiles d'accès, amener de l'eau, des médicaments ou de la nourriture liquide. Un gain de temps précieux pour les sauveteurs.
Selon le commandant, il permet "de savoir si les personnes sont en vie ou mortes et de nous donner un possible chemin vers la victime". Des informations primordiales, car sans le robot, ce travail doit être réalisé par des équipes humaines et canines.
"Je vais prendre un exemple: la Turquie. On avait eu un marquage de chien qui était peu clair et on a quand même recherché. A la fin, nous sommes tombés sur quatre morts. Le robot nous aurait permis de voir que c'était des morts, et mettre notre effort ailleurs, sans mettre en danger notre personnel", explique-t-il.
Propos recueillis par Gianluca Agosta
Adaptation web: Julien Furrer/ats