A l'aide d'un capteur fixé sur chaque arbre à environ 4 mètres du sol, les mouvements, les vibrations, l'inclinaison, en somme la stabilité de l'arbre, sont enregistrés en temps réel. Sa vitalité aussi, notamment en cas de sécheresse, de maladies, d'attaques de champignons ou de perte de poids liée à la santé de ses feuilles.
En cas de problème, de données bizarres, les responsables des espaces verts reçoivent une alerte sur leur téléphone portable. Grâce à une application dédiée, ils peuvent alors analyser les courbes enregistrées par le capteur et, si besoin, réagir: élagage, soins ou alors - solution la plus extrême - décider d'abattre l'arbre.
A noter que même s'il n'y a pas d'alerte, ils peuvent aussi suivre dans le temps l'évolution de l'état de santé de l'arbre. De Genève à Sion, en passant par Yverdon-les-Bains, Delémont, Morges, Pully, Lutry ou Vevey, une dizaine de communes romandes ont adopté ce type de dispositif.
Bilan en fin d'année
S'il est encore trop tôt pour se prononcer sur la centaine d'arbres actuellement sous surveillance, un premier bilan sera tiré d'ici la fin de l'année.
A Singapour, où un projet de surveillance à grande échelle avec en plus des caméras existe depuis plusieurs années, les incidents et accidents liés aux arbres ont diminué de 85%.
A terme, seuls les arbres les plus à risques, les plus remarquables de par leur essence, leur âge ou leur localisation seront monitorés de la sorte. En outre, selon les initiateurs du projet, ces capteurs connectés ne remplaceront pas l'expertise et les savoirs humains.
Autres systèmes de surveillance
On peut également utiliser les images satellites pour surveiller les arbres. Les CFF, par exemple, les utilisent pour identifier les zones à risques le long de leurs quelque 3200 kilomètres de voies ferrées.
Des drones de surveillance avec caméras spéciales seront à même, de leur côté, de pouvoir identifier, plus rapidement qu'à l'oeil nu, le stress hydrique et la dépigmentation des arbres en cas de sécheresse ou de canicule.
A noter qu'avec le boom actuel de l'intelligence artificielle, ces systèmes permettront peut-être à terme une surveillance plus précise et individualisée.
Sujet radio: Didier Pradervand
Adaptation web: Julien Furrer