Offrez vos messages vocaux à la science, l'Université de Neuchâtel vous dira merci
En 2013, la plateforme de messagerie WhatsApp ouvre la possibilité d'envoyer et de recevoir des messages audios enregistrés instantanément. Depuis, ce service cartonne: environ 7 milliards de ces messages, qu'on appelle vocaux ou audios, sont envoyés tous les jours.
Ces audios, souvent spontanés et naturels, fournissent une source riche de données linguistiques. L'Université de Neuchâtel lance donc le projet "Donnez vos vocaux à la science" pour récolter un vaste échantillon d'extraits de parole provenant de différentes régions de la Suisse romande. Une fois reçues, les conversations seront traitées de façon anonyme. Aucune donnée personnelle ne sera récoltée. Dans les messages, les contenus sensibles, les noms propres, les localités ou les éléments qui peuvent permettre d'identifier une personne, seront masqués.
"Une parole authentique et inédite"
Interrogé dans le 12h30, Mathieu Avanzi, professeur ordinaire de dialectologie et d'étude du français régional à l'Université de Neuchâtel, explique que "ce qui est intéressant avec les vocaux, c'est qu'ils contiennent une parole authentique et inédite dans les études sur la linguistique".
Ces données pourraient conduire à des avancées significatives dans des domaines tels que la reconnaissance vocale, la compréhension du langage ou l’identification des accents régionaux.
Ainsi les linguistes vont tenter de répondre à plusieurs questions: "Les jeunes, principal public qui utilise ce moyen de communication, ont-ils perdu leur accent? Y a-t-il encore des accents en Suisse romande? Quelles sont les nouvelles expressions qui sortent? Quelle est l'influence des personnalités françaises sur le français romand?", énumère le spéciialiste.
Pour pouvoir répondre à ces nombreuses questions, "j'invite toute le population qui utilise les messages vocaux à nous transmettre ses audios", conclut Mathieu Avanzi.
lan