"L'internet à deux vitesses, on y est aux Etats-Unis", a affirmé vendredi le spécialiste suisse du droit des médias et des technologies de l'information Nicolas Capt dans le 19h30 de la RTS. La veille, la Commission fédérale des communications américaine (FCC) a voté en faveur de l'abolition de la neutralité du net, estimant qu'elle constituait un obstacle aux investissements.
Privilégier certains contenus
Ce principe fondateur d'internet garantit un accès identique en termes de vitesse pour tous les sites et contenus en ligne. Désormais, les fournisseurs d'accès à internet américains pourront gérer leur réseau comme ils l'entendent. Or ces géants des télécoms, tels AT&T et Verizon, disposent également de leur propre offre de contenus.
"On imagine bien l'intérêt qu'ils peuvent avoir à privilégier certains sites ou contenus et à en désavantager d'autres", note Nicolas Capt. "Cela pose un vrai problème d'accès à l'information et de choix des sources d'information pour l'internaute", ajoute-t-il. Et ce d'autant plus à l'heure des "fake news".
"Réaffirmer et défendre ce principe"
L'avocat genevois tient cependant à relativiser l'impact de cette décision en Europe: "Sur un plan technique, on peut être relativement rassuré. La neutralité du net est essentiellement le fait de la dernière partie du réseau et non des câbles transatlantiques."
"Il faut réaffirmer et défendre ce principe autant que faire se peut", insiste encore Nicolas Capt. "Mais la voie américaine est souvent suivie, qu'elle soit bonne ou mauvaise."
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