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Karen, ce prénom devenu un stéréotype viral sur les réseaux sociaux

Karen est devenu un stéréotype viral sur les réseaux sociaux. [KEYSTONE - GAETAN BALLY]
Explications du stéréotype autour du prénom Karen / La Matinale / 1 min. / le 4 avril 2024
Karen n'est pas seulement un prénom. Depuis quelques semaines, il est devenu en France un mème, un stéréotype viral sur les réseaux sociaux, pour commenter l'altercation entre deux participantes à l'émission "Danse avec les stars".

Le phénomène a très vite pris de l'ampleur auprès des internautes. En marge de l'accrochage entre la chanteuse Natasha St-Pier et l'humoriste Inès Reg, toutes deux concurrentes du show de danse diffusé sur TF1, un prénom a émergé sur les réseaux. "Karen" pullule pour qualifier le comportement de l'artiste québécoise.

"Natasha St-Pier, c'est tellement une Karen". "Elle a insulté Inès. Maintenant elle nous fait une Karen et va porter plainte". Ces remarques d'internautes se multiplient autour des tensions qui opposent les deux participantes à "Danse avec les stars".

En l'espace de quelques jours, en particulier en France, ce prénom est ainsi devenu un mème, soit un "prénom féminin symptomatique de situations dans lesquelles des femmes blanches d'âge moyen se comportent de manière problématique", explique à la RTS Olivier Glassey, sociologue spécialiste du numérique. "C'est une dénonciation d'une forme d'arrogance".

Les personnes visées par ce nom sont généralement "très confiantes dans les droits et les privilèges qu'elles ont", ajoute Olivier Glassey. "Mais c'est vrai qu'à partir du moment où le mème gagne en popularité, il devient une étiquette que l'on peut coller sur des situations qui sont un peu plus ambivalentes".

Pourquoi ce prénom

Si cette tendance est récente en France, elle l'est moins dans certains pays anglo-saxons. Mais l'origine de ce phénomène est floue. Peut-être faut-il remonter à 2004 et un sketch de l'humoriste américain Dan Cook dans lequel la fille la plus faible d'un groupe s'appelait Karen.

Quelques années plus tard, ce prénom avait pris une dimension plus politique, en plein mouvement "Black Lives Matter". Alors qu'un promeneur dans Central Park, à New York, demande à une passante d'attacher son chien, cette dernière appelle la police et hurle qu'un Afro-Américain la menace. Tout a été filmé et diffusé sur les réseaux sociaux avec cette légende: "Quand les Karen baladent leur chien sans laisse".

Plus récemment, d'autres vidéos ont fait le buzz, comme cette femme réellement prénommée Karen, hostile au vaccin contre le Covid-19. L'inspiration semble donc sans limite et sans faille. A tel point qu'en 2020, le New York Times rapportait que ce prénom était devenu aux Etats-Unis "un symbole de racisme et de privilège blanc".

Sujet radio: Anne Fournier

Adaptation web: Julien Trachsel

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