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Le blues post-olympique gagne les athlètes, même en Suisse

Coup de blues ou euphorie? Comment les sportifs vivent-ils l'après Jeux Olympiques? Témoignages
Coup de blues ou euphorie? Comment les sportifs vivent-ils l'après Jeux olympiques? Témoignages / 19h30 / 2 min. / le 14 août 2024
Pour les sportifs et sportives de haut niveau, le retour à la vie normale après la période d'euphorie des JO 2024 n'est pas toujours simple. Certains n'hésitent plus à parler de leur "blues" - voire de dépression - ouvertement. Un sujet resté longtemps tabou.

De l’adrénaline, des frissons, de la joie pour certains, des larmes pour d’autres. Pour une majorité de sportifs, les JO représentent le sommet d’une carrière. Puis, pour certains, c'est la chute - qu'ils soient bardés de médailles ou non d'ailleurs.

A l'image de Michael Phelps - sportif le plus titré des Jeux olympiques avec ses 28 médailles - tombé dans une dépression post-olympique. Si le célèbre nageur n'hésite pas à s'exprimer sur le sujet désormais, il a longtemps caché cette facette de son parcours.

Impression de "grand vide"

Situation que décrit aussi, à sa manière, le judoka Sergei Aschwanden, éliminé d'entrée à Athènes en 2004 alors qu'il était favori. "Je n'étais pas dans une dépression, mais dans un blues, c'est certain", raconte celui qui siège dorénavant au Grand Conseil vaudois. Cette période a été aussi synonyme pour lui de "grand vide" et d'une "remise en question totale" pour comprendre les raisons qui l'ont empêché d'atteindre ses objectifs.

Paradoxalement, rater le podium n'est pas forcément synonyme d'une motivation en berne. "Je ne pense pas que je vais avoir une baisse de moral après les JO, surtout si ce n'était pas le top du top", prédit la Bernoise Ditaji Kambundji, éliminée en demi-finale du 100m haies. L'athlète de 22 ans, qui a vécu sa première olympiade à Paris, espère ainsi "courir plus vite cette saison".

Sa grande soeur Mujinga Kambundji, 32 ans, n'entend pas non plus s'arrêter là. Se fixer immédiatement un nouvel objectif olympique peut ainsi s’avérer salutaire. "Si tout se passe bien, j'aimerais repartir pour 4 ans et revivre des Jeux comme ceux-ci", explique la spécialiste du sprint.

>> Écouter la réaction de Mujinga Kambundji, éliminée en demi-finale du 200m :

200m, 1-2 finale dames: Mujinga Kambundji (SUI) réagit à son élimination
200m, 1/2 finale dames: Mujinga Kambundji (SUI) réagit à son élimination / Jeux olympiques / 1 min. / le 5 août 2024

Étonnamment, le degré de réussite d'un athlète aux Jeux ne semble pas influer sur la gravité du blues post-olympique, note ainsi la BBC dans un récent article. Les à-côtés - environnement des Jeux, célébrité ou abandon d'un régime alimentaire strict - ont une influence non négligeable sur des compétiteurs souvent jeunes.

Les athlètes parlent de faire la fête, de boire beaucoup et cela peut les entraîner dans une spirale descendante au lieu de les aider

Karen Howells, maître de conférences en psychologie du sport

Dans la bulle du Village olympique, "ils ont une équipe autour d'eux 24 heures sur 24, toute la nourriture qu'ils veulent, des massages sportifs", détaille Karen Howells, maître de conférences en psychologie du sport à l'université métropolitaine de Cardiff, au média britannique. L'attention médiatique, elle aussi, disparaît presque du jour au lendemain après l'événement.

Certains se tournent alors "vers des stratégies d'adaptation inadaptées", explique l'universitaire qui a étudié le blues post-olympique. "Les athlètes parlent de faire la fête, de boire beaucoup et cela peut les entraîner dans une spirale descendante au lieu de les aider", ajoute-t-elle.

"Rester humble"

Certains athlètes suisses, comme la Jurassienne Audrey Gogniat, médaillée de bronze du tir à la carabine aux JO 2024, ne craignent pourtant pas de retrouver l’anonymat.

>> Lire aussi : La Jurassienne Audrey Gogniat décroche la première médaille suisse!

"Je suis très bien entourée par ma famille et mes amis. J'essaie de rester humble et de relativiser tout ça", témoigne la jeune championne de 21 ans.

Quelles que soient les retombées, les Jeux laissent des traces. Y participer est une chose, les digérer en est une autre.

>> Écouter au sujet du blues post-olympique :

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Mag de la rédaction : le syndrome du blues post-olympique / Sport-Première / 7 min. / le 26 février 2022

Sujet TV: Romain Roseng

Adaptation web: Doreen Enssle

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