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Le "sexe festif" va-t-il provoquer un baby-boom dans le pays vainqueur de l'Euro?

Dans un pub à Londres, une fan des "Three Lions" célèbre en soulevant un bébé un but de l'Angleterre contre la Slovaquie, en huitième de finale de l'Euro 2024, le 30 juin. [Keystone - AP Photo/Vadim Ghirda]
Le "sexe festif" va-t-il provoquer un baby-boom dans le pays vainqueur de l'Euro? / La Matinale / 1 min. / vendredi à 06:34
La finale de l'Euro de football opposera dimanche à Berlin l'Espagne à l'Angleterre. L'euphorie dans le pays victorieux pourrait provoquer un "baby-boom", si l'on se fie à une étude scientifique publiée en début d'année. 

La cause? Le "sexe festif". Selon les trois chercheurs, l'émotion au sein de la population lors d'une compétition sportive majeure peut accroître le nombre de naissances par rapport à la norme.

Pour arriver à cette conclusion, les scientifiques irlandais et maltais ont compilé les résultats de plusieurs autres études. Ces analyses passent au crible des données démographiques neuf mois après de grands événements sportifs, tels que la Ligue des champions, l'Euro, la Coupe du monde de football ou encore celle de rugby.

Ainsi, après que le FC Barcelone a mis la main sur le trophée de la Ligue des champions en mai 2009, les naissances ont bondi de 16% dans deux régions de Catalogne, dont celle d'origine de l'entraîneur Pep Guardiola. Le "Barça" réalisait alors le triplé coupe-championnat-Europe, une première pour un club espagnol.

Pas qu'en cas de victoire

Les gagnants ne sont pas les seuls concernés. Accueillir pour la première fois une grande compétition peut aussi doper la natalité: "Il est concevable que l'excitation du public soit à son comble lors de ces tournois inauguraux, augmentant la fréquence des rapports sexuels festifs", écrivent les auteurs dans cet article publié dans la revue PeerJ. C'est ce qui se serait passé en Afrique du Sud, hôte du Mondial de football en 2010.

Idem lorsqu'une équipe se qualifie pour la première fois et réalise une assez bonne performance. Les heureux événements ont ainsi crû de 2% en Irlande du Nord après sa première participation à l'Euro, en 2016. "L'armée verte et blanche" avait réalisé un parcours honorable en se qualifiant pour les huitièmes de finale.

A l'inverse, des défaites inattendues peuvent résulter en une baisse de la natalité. Les scientifiques mentionnent le cas du championnat espagnol de football. Entre 2001 et 2015, un revers surprise de l'équipe la plus populaire dans une province était synonyme d'environ 0,8% de naissances en moins dans cette région. Cet effet n'a été observé que lorsque les vaincus partaient favoris des bookmakers.

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Exceptions à la règle

Les chercheurs évoquent une piste d'explication: la joie ou la tristesse ressentie en assistant à une compétition d'un sport d'équipe coïncide avec un changement hormonal. Cette variation entraîne elle-même une modification du désir sexuel.

Mais certains cas dérogent à la règle. En 1999, la France, qui avait pourtant remporté "sa" Coupe du monde l'année d'avant n'a pas enregistré de natalité anormale. La magie de la victoire n'opère pas toujours…

Rendez-vous donc dans neuf mois, en Angleterre ou en Espagne, pour savoir s'il y aura bien une "génération Euro 2024".

Sujet radio: Foued Boukari

Texte web: ami

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