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Les utilisateurs de la SSR s'informent aussi auprès des médias privés, selon une étude

Le siège de la SRG SSR à Bienne. [Keystone - Anthony Anex]
La SSR ne fait pas d'ombre aux médias privés / La Matinale / 1 min. / mardi à 06:26
La majorité des Suisses n'utilise pas exclusivement les offres d'informations de la SSR, mais les complète avec celles des médias privés. La SSR ne les évince donc pas, selon une étude du Centre de recherche sur le public et la société (fög). Ces conclusions sont toutefois remises en question par les éditeurs.

Les personnes qui s'informent par le biais de la RTS ou de SRF consomment plus fréquemment les médias destinés aux pendulaires, la presse à sensation et les médias par abonnement que celles qui ne consultent pas les contenus de la SSR. C'est ce que le fög de l'Université de Zurich a indiqué lundi lors de la présentation des Annales 2024 sur la qualité des médias.

Seuls 4% consomment exclusivement la SSR

Selon l'étude, les utilisateurs de la SSR consomment plus souvent des médias à abonnement hors ligne et en ligne (61%) que ceux qui n'utilisent pas les offres d'informations de la SSR (38%). Les médias pour pendulaires et à sensation sont également plus fréquemment consommés par les utilisateurs de la SSR sur tous les canaux (75%) que par les non-utilisateurs (58%).

Seulement 4% des personnes interrogées consomment exclusivement les actualités en ligne de la SSR. C'est nettement inférieur à la proportion de personnes qui n'utilisent en ligne que les médias pendulaires et à sensation (26%) ou les médias par abonnement (8%), constate le fög.

Une coopération nécessaire

L'idée que les médias publics concurrencent les médias privés "s'avère infondée". "La pression sur les médias d'information suisses vient surtout de l'extérieur, à savoir les plateformes technologiques mondiales qui captent une grande partie des revenus publicitaires en ligne", selon Mark Eisenegger, directeur du fög.

Le fög recommande de développer la coopération entre les médias publics et privés. Ce rapprochement permettra de contrer les plateformes technologiques et de renforcer les médias suisses face aux fournisseurs d'intelligence artificielle (IA) tout en favorisant le développement d'innovations pour l'ensemble du secteur.

Une qualité "globalement bonne"

Les analyses menées par le fög montrent que la qualité des médias suisses reste "globalement bonne", malgré une légère baisse par rapport à l'année précédente. "Les médias suisses n'ont pas de problème de qualité, mais de pénétration, car de plus en plus de Suisses consomment peu ou pas d'informations", souligne Mark Eisenegger.

Selon le fög, les personnes interrogées dans le cadre de l'étude font le plus confiance aux émissions d'informations de la SSR, avec une note de 7 sur 10. Viennent ensuite Le Temps (6,8 sur 10) et la NZZ (6,6).

ats/juma

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Une étude jugée "insuffisante" par les éditeurs

L'association des éditeurs Médias suisses estime que l'étude sur le rôle de la SSR sur le marché des médias "est insuffisante et ne répond pas à des questions centrales". Médias suisses "remet donc résolument en question les conclusions de l'étude", écrit l'association dans un communiqué.

Le fait que les utilisateurs de la SSR utilisent davantage les offres des médias privés que les non-utilisateurs "ne prouve pas qu'il n'y a pas d'éviction par l'offre en ligne de la SSR". Il faudrait plutôt étudier comment le comportement d'utilisation changerait s'il n'y avait pas d'offre en ligne gratuite de la SSR, indique Médias suisses.