Pendant près de dix ans, Dominique Pelicot aurait drogué sa femme et invité des inconnus à la violer. Le procès du septuagénaire et de ses 50 coaccusés s'est ouvert le 2 septembre à Avignon.
Parmi eux se trouvent des pompiers, des artisans, des électriciens ou d'anciens policiers qui étaient âgés de 21 à 68 ans au moment des faits et issus de toutes les classes sociales.
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Rien de surprenant à cela, selon Me Lorella Bertani. Invitée mardi dans le 19h30 de la RTS, l'avocate pénaliste explique que "cela fait des dizaines et des dizaines d'années que les mouvements féministes disent qu'en fait, le profil type du violeur, c'est le chic type". "Le monstre psychopathe tapi dans les bois, c'est un mythe. La réalité du viol, c'est qu'il est commis par un homme ordinaire", poursuit-elle.
La réalité du viol, c'est qu'il est commis par un homme ordinaire
Le reflet d'une société patriarcale
Selon Lorella Bertani, ces comportements sont le reflet d'une société patriarcale dans laquelle on estime encore aujourd'hui qu'une femme appartient à l'homme et qu'il peut donc "faire ce qu'il veut avec", comme l'a affirmé un des accusés du procès de Mazan.
Il est donc important, selon l'avocate, de parler de la banalité des profils des violeurs afin de provoquer une prise de conscience et peut-être faire changer les choses. "Plus on admettra dans notre société que le viol est commis par un homme normal, plus cette réaction de la société patriarcale cessera et plus on pourra avancer", dit-elle.
Il faut qu'ils assument les erreurs qu'ils ont commises et les horreurs qu'ils ont commises
Le procès, qui devrait durer quatre mois, se poursuit à Avignon. La victime a demandé de le rendre public. "Elle lance un message très clair. Il n'y a pas de raison, via le huis clos, de protéger les accusés", indique Lorella Bertani. "Il faut qu'ils assument les erreurs qu'ils ont commises et les horreurs qu'ils ont commises."
Propos recueillis par Philippe Revaz
Adaptation web: Emilie Délétroz