Isaline Ackermann est créatrice de contenu. Régulièrement, elle partage avec ses abonnés des photos et vidéos des moments en famille, avec ses enfants et son mari. "C'est des instants de vie. Je sais que ma communauté est très friande de ce type de contenu", explique-t-elle lundi dans le 19h30.
Comme elle, plus de la moitié des parents en Suisse partagent des photos et vidéos de leurs enfants sur internet, selon une étude de l’Université de Fribourg.
"On ne sait pas qui regarde"
La pratique n'est toutefois pas sans risque: harcèlement, pédocriminalité ou encore manipulation à l'aide de l'intelligence artificielle font partie des dangers à prendre en compte. La fondation Protection de l'enfance suisse a d'ailleurs récemment lancé une campagne à ce sujet.
"Lorsqu'on partage une photo sur internet, on en perd le contrôle. On ne sait pas qui la regarde, si elle va être partagée et par qui. On ne sait pas non plus qui peut l'enregistrer et dans quel but", rappelle Regula Bernhard Hug, directrice de la fondation.
La fondation Protection de l'enfance suisse recommande notamment aux parents d'éviter d'exposer l'enfant peu habillé, nu, ou dans une situation gênante. La fondation appelle aussi à éviter les publications qui permettent de reconnaître les visages ou les lieux.
"Le risque est présent partout"
Pour Isaline Ackermann, cette sensibilisation est nécessaire. La créatrice de contenu dit d'ailleurs avoir régulièrement cette discussion avec sa famille. Pour l'instant, elle ne partage que des moments choisis et avec l'accord de ses enfants.
"Je ne sais pas comment mes enfants pourront juger les choix que j'ai faits pour eux. Mais en tant que maman, je mesure les risques et je me dis aussi qu'on peut également très bien les prendre en photo sur une place de jeux et utiliser leur image. Pour moi, le risque est donc présent partout et pas uniquement sur les réseaux", juge-t-elle.
Demander l'accord des enfants avant de partager une photo fait en tout cas partie des recommandations de Protection de l'enfance suisse, qui rappelle l'importance du droit au respect de la sphère privée, comme le veut la convention des Nations unies.
Reportage TV: Elodie Botteron et Rouven Gueissaz
Adaptation web: ther