"Cette tendance est apparue pour essayer de définir des façons de se comporter en société pour bouger des lignes dans des interactions quotidiennes surtout au travail mais pas seulement. Ce sont des modalités d'action qui ne se veulent pas de grandes déclarations, mais qui visent à défaire des choses que les rapports sociaux nous imposent dans la vie quotidienne", éclaire la professeure en études genre à l'Université de Lausanne.
Grâce à MeToo, le stigmate associé à l'identité de féministe a énormément baissé
Tout a commencé fin mars lorsque la productrice de télévision américaine Ashley Chaney a expliqué sur TikTok que lorsqu'elle envoie un e-mail professionnel, elle place le nom de l'assistante – si c'est une femme, avant celui de son patron – si c'est un homme. Le post, estampillé micro-féminisme, a été visionné près de 3 millions de fois et a généré des milliers de commentaires et vidéos, dont celles d'autres personnes partageant à leur tour leurs gestes de tous les jours.
Des exemples? "Appeler les papas en premier lorsque les élèves sont malades, oser regarder les hommes dans les yeux, supporter les équipes de sport féminines, féminiser les noms de métier, prendre ma place dans l'avion quand mon voisin écarte les jambes… ", témoignent des auditrices et quelques auditeurs dans le Point J.
Est-ce vraiment si micro? Est-ce que cela concerne essentiellement le monde du travail?
Caroline Stevan