Selon l'étude ESRA, menée en 2023 dans 39 pays dont une vingtaine en Europe, 23% des Suisses affirment avoir conduit au moins une fois après avoir consommé de l'alcool dans les 30 derniers jours, relève le Bureau de prévention des accidents (bpa). Or, en Europe, ce taux n'est que de 15%.
Le relevé 2023 du bpa, publié en mai dernier, estimait quant à lui que près de 4% des automobilistes qui circulent chaque jour sur les routes suisses avaient consommé de l'alcool. Parmi eux, un sur dix circulerait avec un taux au-dessus de la limite autorisée (0,5 pour mille).
De nuit, ce taux est plus élevé, avec un conducteur sur sept sous l'influence de l'alcool.
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Or, le bpa rappelle qu'un seul verre d'alcool suffit à altérer la capacité de conduire: la vigilance et la perception visuelle diminuent tandis que le temps de réaction s'allonge, et ces phénomènes peuvent intervenir de façon imperceptible.
Interrogé mercredi dans l'émission Forum de la RTS, Lucien Combaz, porte-parole du Bureau de Prévention des Accidents (BPA), rappelle qu'un seul verre d'alcool suffit à altérer les capacités de conduite, même si le taux d'alcoolémie reste sous la limite légale de 0,5%. Il estime également que, contrairement à l'ancienne génération, les jeunes conducteurs ont pris l'habitude de conduire sans boire.
Les jeunes "plus responsables" que leurs aînés
L'année dernière, l'alcool était ainsi en cause dans près de 12% des accidents ayant entraîné des dommages corporels graves. Ces accidents sous alcool ont tué 31 personnes et fait plus de 500 blessés graves. La situation ne s'est pas améliorée dans les 10 dernières années, déplore le bpa.
L'organe de prévention relève toutefois que les mesures ciblant les jeunes conducteurs semblent porter leurs fruits. Les moins de 30 ans affichent, dans l'ensemble, un comportement plus responsable que leurs aînés, écrit-il.
A l'approche des fêtes de fin d'année, le bpa recommande de renoncer à boire de l'alcool avant de prendre le volant ou, si l'on a trinqué, de laisser son véhicule sur place et rentrer en taxi ou en transports publics. Il préconise le covoiturage, avec un chauffeur désigné à l'avance qui restera sobre.
Les hôtes sont quant à eux invités à proposer des boissons sans alcool. Et en dernier recours, il faudra empêcher les personnes ayant bu de prendre le volant, préconise le bureau.
ats/jop