L'intimité avec son ou sa partenaire sexuelle serait-elle la clé pour stimuler sa confiance en soi? Oui, répond Elisa Weber, chercheuse à l'Université de Zurich et coauteure d'une vaste étude sur la question.
"Nous pensons que les personnes qui ont une plus grande estime d'elles-mêmes sont plus à même d'accepter la proximité, l’intimité", précise la chercheuse. "Elles ont moins peur d'être rejetées par leurs partenaires sexuels et donc plus à même de communiquer leurs besoins, leurs désirs sexuels", et ont donc plus tendance à "être satisfaites dans leurs besoins."
Lorsque nous remarquons que nos désirs sexuels sont acceptés, nous nous sentons aussi valorisés. Ça nous permet d'avoir une meilleure estime de soi
Analyse sur une longue période
Ce nouvel examen vient donc confirmer l'interaction entre estime de soi et sexualité épanouie, déjà démontrée précédemment. Pourtant, peu de recherches avaient été menées sur l'évolution de ces aspects sur une longue période, notent les auteurs.
La présente étude se base sur un échantillon national représentatif de 11'000 participants et participantes en Allemagne. Les chercheurs des Universités de Zurich (UZH) et d’Utrecht, aux Pays-Bas, ont analysé des données collectées sur une période de 12 ans.
L'interaction va dans les deux sens. Au fil du temps, la sexualité peut également impacter la confiance en soi. "Lorsque nous remarquons que nos désirs sexuels sont acceptés, nous nous sentons aussi valorisés, acceptés en tant que personne, [...] et cela nous permet d'avoir une meilleure estime de soi", souligne encore Elisa Weber.
Lien plus fort chez les femmes
Contrairement à leurs attentes, les auteurs ont observé une interaction plus forte entre l’estime de soi et le bien-être sexuel chez la femme que chez l'homme.
Selon eux, "une haute estime de soi pourrait être plus prédictive de la fréquence à laquelle les femmes initient et ont des rapports sexuels par rapport aux hommes, surtout en dehors du mariage". Au contraire, ils appuient l'hypothèse que la recherche "d'une activité sexuelle régulière" serait plus acceptée et "moins dépendante de l'estime de soi chez l'homme moyen".
Propos recueillis par Alexandra Richard
Adaptation web: Doreen Enssle