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Michael Lauber défend sa méthode dans les procédures contre la FIFA

Le procureur général du Ministère public de la Confédération Michael Lauber. [RTS - Mathieu Henderson]
Michael Lauber défend sa méthode dans les procédures contre la FIFA / Le 12h30 / 2 min. / le 21 novembre 2018
Le procureur général de la Confédération Michael Lauber s'est expliqué mercredi sur ses rencontres avec le président de la FIFA Gianni Infantino en 2016. Il dit n'avoir rien à se reprocher et compte se présenter pour un nouveau mandat en 2019.

Ces séances, tenues à Berne le 22 mars 2016 et à Zurich le 22 avril 2016, ne s'étaient pas déroulées dans des locaux officiels et n'avaient pas été inscrites au protocole. Le procureur haut-valaisan Rinaldo Arnold avait joué un rôle de facilitateur dans l'organisation de ces rencontres (lire encadré).

Ces dernières, révélées par les Football Leaks, se sont déroulées selon des procédures normales, a assuré mercredi le procureur général de la Confédération. Il s'agissait de clarifier certains points en lien avec le dossier très complexe visant la FIFA.

Nouveau mandat en 2019

Pour rappel, depuis mai 2015 et l'arrestation de hauts cadres du football mondial à Zurich à l'initiative de la justice américaine, la justice suisse a en effet ouvert plusieurs procédures. Pas moins de 25 enquêtes sont en cours, a précisé le chef du Ministère public de la Confédération (MPC).

Malgré les récentes affaires, Michael Lauber estime que le MPC reste capable de mener ces enquêtes contre la FIFA: "Oui, bien sûr que nous en sommes capables. On doit trouver les moyens dans le cadre du Code de procédure pénale pour créer une bonne coordination entre les experts financiers, les procureurs, la police et les cantons". Il dit aussi prévoir des mesures à l'interne afin d'établir davantage d'efficacité.

Le procureur en chef affirme également ne voir aucune raison de jeter l'éponge. "J'ai une stratégie, et je suis convaincu que cette vision est nécessaire. Je ne vois donc aucune raison de ne pas réussir à mener cette stratégie. Au final, dit-il, ce sera au politique de le décider en juin 2019 (lors de la réélection du procureur général de la Confédération)."

Départ d'Olivier Thormann en question

S'exprimant également sur le départ d'Olivier Thormann, le procureur chargé des Affaires économiques au MPC, Michael Lauber affirme que la décision a été prise d'un commun accord.

Les accusations pénales contre le Fribourgeois ont en effet été abandonnées par le procureur extraordinaire qui a mené l'enquête. Mais, explique Michael Lauber, pour le bien de l'institution, des procédures en cours et d'Olivier Thormann lui-même, un départ était nécessaire.

>> Voir le sujet du 19h30 :

Affaire FIFA,le procureur général de la Confédération sous pression se défend
Affaire FIFA,le procureur général de la Confédération sous pression se défend / 19h30 / 2 min. / le 21 novembre 2018

>> Lire : Poursuites abandonnées contre un procureur de la Confédération

Mathieu Henderson et Didier Kottelat

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La FIFA dans le viseur du MPC

En 2015, la justice suisse a ouvert plusieurs procédures contre des cadres de la FIFA. L'une concerne l'ex-président de la fédération Sepp Blatter et l'ex-président de l'UEFA Michel Platini, pour un paiement de 2 millions de francs suisses du premier au second.

Les deux hommes ont été suspendus par la justice interne de la FIFA. Sepp Blatter est également soupçonné de "gestion déloyale" pour avoir octroyé un contrat de droits télévisés au sulfureux Jack Warner, dans des conditions apparemment inférieures au prix du marché.

La justice suisse a également ouvert une procédure à l'encontre de Jérôme Valcke, ex-secrétaire général de la FIFA, suspendu par la justice interne de la FIFA pour des faits de corruption.

Les enquêteurs suisses ont également mené le 6 avril 2016 des perquisitions au siège de l'UEFA à Nyon (VD) à la suite des révélations des Panama Papers, portant notamment sur un contrat de droits de télévision accordé par Gianni Infantino, alors secrétaire général de l'instance, avant qu'il prenne les rênes de la FIFA. Les poursuites ont finalement été abandonnées.

Un procureur valaisan sous enquête

Le Ministère public valaisan a confié début novembre à un procureur extraordinaire la mission d'établir les faits après la mise en cause du premier procureur de l'office régional du Haut-Valais Rinaldo Arnold pour sa proximité avec le président de la FIFA Gianni Infantino.

Le procureur désigné pour faire la lumière sur cette affaire doit déterminer si les faits sont susceptibles de relever du droit pénal, ajoute le Ministère public du canton du Valais. Ce dernier rappelle que Rinaldo Arnold bénéficie de la présomption d'innocence. Le procureur continue d'ailleurs d'exercer ses fonctions.

Rinaldo Arnold aurait reçu des avantages du président de la FIFA Gianni Infantino, notamment des places gratuites pour certains matchs de la Coupe du monde en Russie. Il aurait organisé pour lui deux rencontres avec le procureur général de la Confédération Michael Lauber, au printemps 2016.