Au sein du Parti socialiste, Ada Marra est la seule intéressée au poste de vice-présidente, laissé vacant par le départ annoncé de Géraldine Savary. La conseillère aux Etats vaudoise quittera tout d'abord les instance du PS avant de quitter la Chambre haute à la fin de la législature.
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En année électorale, Ada Marra promet, dans sa lettre de candidature, une polarisation des positions, et d'aller chercher le duel avec la droite. "A une année des élections fédérales, on a besoin de ces aspects combatifs", affirme-t-elle au micro de La Matinale de la RTS vendredi.
Le poste de vice-présidente conférerait une visibilité nettement plus forte à celle qui aime aller au-devant du débat, taquiner voire provoquer, notamment sur les réseaux sociaux. La Vaudoise en a bien conscience. "Désormais, si je tweete, je vais le faire au nom du parti. Je ne pourrai pas toujours tout exprimer comme je le pense, mais je ne vais pas pour autant perdre ma liberté de penser, car je suis en accord avec les positions du PS. Sur la forme, oui, il faudra que je me contrôle un peu."
"Attitude tempérée"
Plus largement, l'exposition liée à cette fonction n'effraie pas la conseillère nationale. "Je me rends compte qu'en tout, il faut une attitude tempérée. Quand on a des convictions, des valeurs, il faut juste continuer à suivre sa ligne. Je suis ma ligne et je n'ai peur de rien."
Croyante, catholique pratiquante, Ada Marra pourrait-elle voir certaines de ses valeurs se dresser en porte-à-faux avec les discussions sur la laïcité au sein de son parti? "Il faut toujours participer au débat, et le PS mène de vrais débats à l'interne", tranche-t-elle. "Et après ces débats, on mène la barque en suivant les décisions prises."
"Défendre les travailleurs"
Dans le dossier européen, le PS s'est montré très proche ces derniers temps des positions syndicales, volontiers eurosceptiques. Le parti ne joue-t-il pas sur le terrain de l'UDC en maniant ce discours eurocritique? "Le PS a toujours été très clair: on a besoin de l'Europe, mais on va essayer de défendre à tout prix les travailleurs", souligne Ada Marra. "Le PS a toujours eu ce discours, a toujours été très cohérent."
Quant à un éventuel intérêt pour le siège de Géraldine Savary au Conseil des Etats, à repourvoir lors des élections fédérales d'octobre 2019, la Vaudoise botte en touche, un sourire dans la voix. "Il est beaucoup trop tôt pour en parler, on verra cela l'année prochaine..."
Le PS doit élire sa (probable) vice-présidente lors d'un congrès début décembre à Brugg, en Argovie.
Propos recueillis par Romain Clivaz/kkub