Selon ce rapport non publié discuté la semaine passée au sein de la Commission fédérale pour la santé sexuelle (CFSS), les 122 plaintes sont déjà plus nombreuses que pour l'entier de l'année 2017.
Depuis 2006, les personnes séropositives, mais également leurs proches ou leurs médecins, peuvent signaler des cas. Au début, il n'y avait jamais plus de 90 messages. Depuis quelques années, toutefois, les chiffres ont considérablement augmenté.
Parmi les cas recensés figurent le refus d'une masseuse ainsi que celui d'un dentiste de s'occuper de patients séropositifs. Une maison de retraite du canton des Grisons a également rejeté les demandes de trois personnes âgées porteuses du virus.
Dans de nombreux domaines, la connaissance du VIH fait complètement défaut
Caroline Suter, responsable du conseil juridique à l'Aide suisse contre le sida, indique dans la SonntagsZeitung que "l'augmentation du nombre de signalements est aussi due au fait que les personnes victimes sont davantage conscientes de leurs droits, veulent de plus en plus se défendre et connaissent le bureau d'enregistrement". Mais le nombre élevé de rapports montre également que "dans de nombreux domaines, la connaissance du VIH fait complètement défaut".
Des traitements efficaces
Environ 16'600 personnes infectées par le VIH vivent en Suisse. Et "aujourd'hui, une personne sous traitement est indétectable. Et elle ne transmet pas le VIH, notamment par voies sexuelles", indique Florent Jouinot, coordinateur romand de l'Aide suisse contre le sida.
Avec les traitements qui existent, une personne séropositive, si elle prend ses médicaments, "peut avoir des enfants, avoir des rapports de couple normaux". Et même une durée de vie, "comme tout le monde", soulignait-il dans Forum le 10 novembre en marge d'une polémique sur une nouvelle campagne de prévention.
Prévention payante et traitement efficace
L'an dernier, 445 nouveaux cas de VIH ont été diagnostiqués en Suisse, soit une baisse de 16% par rapport à 2016, selon des chiffres publiés lundi par l'Office fédéral de la santé publique (OFSP).
Pour l'OFSP, la baisse du nombre de nouveaux cas est le fruit des programmes de prévention mis en oeuvre ces dernières années, notamment en matière de dépistage, et de l'accent mis sur le traitement précoce des patients. Le nombre de tests de dépistage du VIH a ainsi crû de 11% l'an dernier par rapport à 2016.
Grâce à ces efforts, les personnes atteintes peuvent bénéficier rapidement des thérapies actuelles, qui permettent aux personnes séropositives de ne plus être contagieuses. Cela conduit de fait à une diminution sensible du nombre de nouvelles infections.
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