Livret de familles

"Il y a peu de raisons de penser que le mariage et la famille sous leur forme traditionnelle pourront survivre en tant qu'archétype dominant du mode de vie de demain", prédisait un chercheur zurichois à la fin des années 1980. Les dernières décennies ont effectivement vu le modèle familial évoluer, mais les ménages suisses n'ont pas pour autant connu de révolution.

Dans le pays, trois quarts des familles sont composées d'un couple marié et de leurs enfants communs, soit une structure traditionnelle, selon les chiffres de 2016 de l'Office fédéral de la statistique (OFS).

Les familles monoparentales représentent quant à elles un ménage familial sur sept, les familles recomposées un sur 20.

La grande évolution se trouve surtout dans l'explosion du nombre de ménages sans enfant. Il a plus que doublé depuis 1970, notamment à cause du nombre de personnes qui vivent seules. Ces dernières ont triplé durant la même période, notait un rapport fédéral en 2017. Depuis le début du 21e siècle, la composition des ménages a toutefois tendance à se stabiliser.

>> Lire aussi : Le paysage familial suisse reste traditionnel, selon un rapport fédéral

>> L'analyse de Claire Burgy dans le 19h30 :

Structure largement majoritaire en Suisse (73,6%), le modèle familial traditionnel est composé d'un couple marié et de leurs enfants. En 2016, l'indicateur de fécondité, qui donne le nombre d'enfants que chaque femme met au monde en moyenne au cours de sa vie, était de 1,55.

Mais les jeunes hommes et femmes espèrent en moyenne avoir 2,2 enfants dans leur vie, note le rapport fédéral sur la situation des familles en Suisse. Soit le taux de naissance qui serait nécessaire pour maintenir la population à son niveau actuel à long terme.

Avec trois enfants, la famille Antille dépasse la moyenne suisse. Et comme beaucoup de familles modernes, ils ont des emplois du temps bien remplis: gym pour les filles, associations pour les parents en plus de l'école et du travail.

Respectivement éducateur social et assistante médicale, Jérôme et Virginie peuvent compter sur les lundis, leur jour de repos commun, pour être ensemble.

>> Le portrait de famille diffusé au 19h30 :

Les structures monoparentales, qui se composent d'un parent seul avec un ou plusieurs enfants à charge, représentent 15% des familles. Avec les seniors isolés, elles ont la particularité de constituer la catégorie de population la plus exposée au risque de pauvreté, selon les derniers chiffres sur le sujet de l'OFS. Sur les 200'000 familles de ce type que compte la Suisse, une sur six se trouve en situation de précarité.

Autre particularité, l'organisation quotidienne représente un véritable défi pour les mères et pères vivant seuls avec leurs enfants.

Sabrina est assistante médicale à 60%. Mais en dehors de sa vie professionnelle, elle vit au rythme de ses quatre enfants: Emily (10 ans), Zachary (8 ans), Aaron (6 ans) et Louka (4 ans).

La vie de cette mère célibataire ne laisse pas beaucoup de répit. "Pas de relais, pas de moment pour soi, pas de soutien pour les décisions à prendre pour les enfants". Voilà pour les défis d'une famille monoparentale, certes débordée. Mais pas malheureuse pour autant.

>> Le portrait de famille diffusé au 19h30 :

Les foyers dans lesquels trois générations vivent sous le même toit étaient très répandus dans les campagnes au siècle dernier. Ce modèle familial est aujourd'hui en fort déclin. Il ne représente désormais plus que 2,3% des familles.

Les Boudry font partie de cette minorité, avec trois générations qui cohabitent dans la ferme familiale à Ecoteaux (VD).

Le grand-père Eric est né ici et il est fier que son fils, Nicolas, ait choisi de reprendre l'exploitation agricole. Paysan de père en fils depuis 4 générations, c'est tout naturellement que lui et son épouse Sophie ont emménagé dans l'appartement au-dessus de ses parents. Et la relève semble assurée. Vincent, 4 ans, et Emilie, 2 ans, aiment aider leurs parents à s'occuper des bêtes.

>> Le portrait de famille diffusé au 19h30 :

En 1970, 15% des mariages se concluaient par un divorce. Ce taux a grimpé à plus de 40% à la fin des années 1990, se hissant même à 50% par moments.

Ces parents divorcés ou séparés fondent parfois une nouvelle famille, une famille recomposée. Un modèle qui reste relativement rare en Suisse, insiste le rapport fédéral sur la situation des familles en Suisse.

Camille et David font partie de ces rares familles suisses "recomposées". En couple depuis deux ans, ils sont les parents de Gaëtan, sept mois. Mais David est aussi le papa de Valentin, Méline, et Emma. Camille, de son côté, est la maman de deux enfants de 8 et 9 ans.

La tribu ne se retrouve ensemble que trois jours par semaine, les mercredis et les week-end, dans la maison familiale de David, en Gruyère.

Voilà pour l'organisation. Quant à l'éducation, les deux parents se sont mis d'accord: "J'ai autant de poids pour les enfants de David, que David pour les miens", explique Camille. Le petit Gaëtan, lui, symbolise le trait d'union entre les Marguet et les Bussard.

>> Le portrait de famille diffusé au 19h30 :

Sur 20'000 couples homosexuels, seuls 3% ont des enfants de moins de 25 ans, selon l'OFS. Des statistiques difficiles à réaliser, car distinguer les couples de colocataires au sein d'un même foyer reste complexe. Selon des estimations de spécialistes, entre 6000 et 30'000 enfants sont élevés dans une famille homoparentale. Des estimations basées sur l'extrapolation de données d'autres pays, précise l'association faîtière Familles arc-en-ciel.

Des familles aux visages variés: enfants issus d'une relation hétérosexuelle antérieure, conçus avec l'aide d'un donneur privé ou à l'étranger grâce à la procréation médicalement assistée.

Vincent et Teddy, en couple depuis 8 ans, ont un quotidien banal, en apparence. Le premier, un banquier 47 ans, travaille à plein temps, tandis que le second, un serveur de 39 ans, a baissé son taux d'activité à 40% pour s'occuper de leur fils Mathias, qui a tout juste un an.

Ce petit garçon est né d'une mère porteuse à l'étanger. Un jour, il connaîtra son histoire grâce à un livre, que ses deux papas lui ont écrit.

>> Le portrait de famille diffusé au 19h30 :