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"La suspicion jetée sur l'ensemble du monde politique me fait peur"

L'invité de Romain Clivaz (vidéo) - Jean-René Fournier, nouveau président du Conseil des Etats
Jean-René Fournier, nouveau président du Conseil des Etats, invité de La Matinale / La Matinale / 9 min. / le 27 novembre 2018
Un jour après avoir accédé à la présidence du Conseil des Etats, Jean-René Fournier regrette le climat de suspicion soulevé par les différentes affaires qui ont secoué la politique romande, alors que "la large majorité des élus sont honnêtes".

A une année de quitter le Conseil des Etats après trois mandats sous la Coupole, Jean-René Fournier a été élu lundi par 44 voix sur 45 à la présidence de la Chambre haute pour une année. Le démocrate-chrétien valaisan succède à ce poste à la PLR saint-galloise Karin Keller-Sutter.

>> Voir aussi notre suivi de la session d'hiver des Chambres : Marina Carobbio et Jean-René Fournier élus à la présidence des deux Chambres

Interrogé mardi dans La Matinale de la RTS, l'élu de 61 ans revient également sur les récentes affaires qui ont "jeté l'opprobre" sur le monde politique (Maudet, Savary, Barazzone...). Jean-René Fournier confie que "la suspicion qu'on jette sur l'ensemble du monde politique me fait peur".

Le mensonge et le courage

"Je suis absolument convaincu que la large majorité des politiciens sont des gens honnêtes qui s'engagent et paient de leur personne pour la collectivité publique", ajoute le nouveau président des Etats. Pour lui, quiconque est élu par le peuple doit en référer au peuple, c'est sa responsabilité vis-à-vis des électeurs. "On peut faire des erreurs, même des erreurs qui coûtent cher à la collectivité, mais ce qui n'est pas pardonnable, c'est le mensonge, et si c'est le cas il faut le reconnaître et en tirer les conséquences."

Je suis absolument convaincu que la large majorité des politiciens sont des gens honnêtes

Jean-René Fournier (PDC/VS)

Concernant le départ de Géraldine Savary, Jean-René Fournier dit regretter cette décision, mais la respecte: "Quand on s'engage, il faut beaucoup de courage et il faut aussi beaucoup de courage pour renoncer."

Le sénateur valaisan met aussi en avant l'intransigeance en politique et des valeurs comme l'éthique, la conscience et la responsabilité personnelle. A ses yeux, il est important de ne pas accepter les situations troubles, mais il ajoute que tout doit rester dans la mesure: "Si on va trop loin en disant que les parlementaires ne doivent strictement rien accepter, on va les isoler des entreprises, de la population et des associations. Ils n'oseront plus bouger et ne pourront accepter aucune invitation."

L'éloge du Conseil des Etats

Jean-René Fournier a par ailleurs fait l'éloge du Conseil des Etats dans son discours à la tribune lundi. Au micro de la RTS, le Valaisan a encore souhaité que la Chambre des cantons reste le lieu de réflexion qu'elle est aujourd'hui: "Même si certains la qualifient de molle, il en sort des solutions pragmatiques et c'est ce qui compte", poursuit-il, citant la réforme de la fiscalité des entreprises ou le compromis sur le texte sur l'immigration de masse.

Le démocrate-chrétien entend également profiter de son année de visibilité au perchoir pour promouvoir la Suisse alpine à Berne, car "on vit souvent les uns à côté des autres". L'élu souligne par exemple un écart quand on parle de réchauffement climatique: pour la ville, cela revient à évoquer la limitation des gaz à effet de serre, alors que pour les zones alpines, on parle davantage de dangers naturels. "Il est sain et nécessaire que les citadins connaissent nos préoccupations et inversement", conclut Jean-René Fournier.

>> Les images des deux nouveaux présidents des Etats et du National :

Elections des nouveaux presidents a l assemblee federale
Les nouveaux présidents de l'Assemblée fédérale / L'actu en vidéo / 1 min. / le 26 novembre 2018

Propos recueillis par Romain Clivaz

Adaptation web: Frédéric Boillat

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