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Les révélations sur les implants font réagir des parlementaires suisses

Des implants anatomiques pour des fractures intra-articulaires de fabrication russe. (Image d'illsutration)
Des parlementaires fédéraux veulent davantage de transparence sur les implants médicaux / La Matinale / 2 min. / le 28 novembre 2018
Les patients méritent davantage de transparence sur les implants médicaux qu'ils reçoivent, selon plusieurs parlementaires fédéraux qui réagissent aux révélations de la presse internationale sur les implants défectueux.

Selon Swissmedic, les Suisses ne devraient pas céder à la panique après le scandale des implants défectueux, comme la prothèse discale intervertébrale Cadisc-L qui concernerait au moins sept patients dans le pays.

L'enquête internationale sur les implants a montré les faiblesses du système d'approbation des produits, mais beaucoup d'améliorations ont déjà été apportées, communique l'Institut suisse chargé de surveiller le marché des produits thérapeutiques.

Traçabilité et contrôle

Reste que des élus s'interrogent aujourd'hui sur la traçabilité et le contrôle d'un produit comme cette prothèse. Impossible, par exemple, de savoir de manière exacte combien de personnes ont reçu le disque intervertébral défectueux, car Swissmedic ne tient pas de registre. L'autorité de surveillance de la Confédération ne valide pas non plus la mise sur le marché d'un tel produit. Ce sont des organismes privés certifiés qui s'en chargent.

En revanche, Swissmedic a l'obligation d'annoncer le retrait d'un implant dangereux et c'est ce qu'elle a fait dans cette affaire, à la demande du fabricant, en 2014.

Puis c'est aux médecins d'avertir les patients potentiellement concernés. Mais personne ne contrôle s'ils le font vraiment. Une situation que déplore la conseillère nationale PLR Isabelle Moret: "le patient doit savoir très clairement quel type d’implant il a reçu, pour savoir rapidement s'il est concerné ou pas", affirme-t-elle.

Révision du droit en cours

Par ailleurs, dans cette affaire, un des deux médecins suisses concernés a contribué au développement de l'implant controversé. Il l'aurait même posé sur des patients en Suisse sans annoncer ce lien d'intérêt. La loi ne l'y oblige pas, ce que regrette la conseillère nationale socialiste Rebecca Ruiz: "Lorsque des médecins ont en fait des liens d’intérêt avec certains produits qu’ils vont introduire dans le corps des patients, (...) je crois qu’il faudrait davantage de transparence vis-à-vis des patients".

Autant de points qui pourraient être intégrés à la révision - actuellement en cours - du droit sur les dispositifs médicaux. Le Conseil fédéral doit présenter son projet le mois prochain.

Marc Menichini/ats/pym

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