Celui qui est à la fois conseiller national depuis 2013 et conseiller administratif depuis 2012 a annoncé dans une lettre au Parti démocrate-chrétien du canton de Genève qu'il souhaitait par cette décision "préserver la cohésion" du parti, a annoncé vendredi la Tribune de Genève.
Guillaume Barazzone a été incité à se retirer du devant de la scène politique à cause de l'affaire de ses notes de frais professionnels particulièrement élevées à la Ville de Genève.
Jusqu'au bout des mandats
Le magistrat profite de cette missive, que la RTS s'est procurée, pour faire son mea culpa. Il écrit que les valeurs qu'il défend, celles du PDC, l'ont conduit à s'interroger sur "son propre comportement". Il présente également ses "excuses" aux électeurs genevois et aux membres de son parti.
Guillaume Barazzone précise cependant qu'il ira jusqu'au bout de ses mandats à Berne et à Genève. L'élu semble également écarter un retrait définitif de la vie politique. Il écrit qu'il continuera "à apporter (son) enthousiasme, (ses) idées et (sa) disponibilité". Le magistrat quittera donc le Conseil national à l'automne prochain et l'exécutif de la Ville de Genève en juin 2020.
Guillaume Barazzone a discuté de la question avec la présidence du PDC Genève et la décision a été prise ensemble. "Nous voulons adresser un message éthique à la population", a noté le secrétaire général du PDC Genève Nicolas Fournier.
cv avec ats
"L'affaire des notes de frais"
C'est un rapport de la Cour des comptes du canton de Genève qui a mis le feu aux poudres au début du mois.
La Cour a identifié des dépenses importantes, pas toujours en lien avec l'activité professionnelle des conseillers administratifs, en matière notamment de frais de téléphone, de déplacements en taxi ou d'achats d'alcool.
Guillaume Barazzone s'est révélé un des plus dépensiers de l'exécutif genevois, avec 42'000 francs de remboursements effectifs en 2017, dont 17'000 francs de téléphonie.
Après la publication de ce rapport, l'élu PDC avait indiqué avoir remboursé plus de 51'000 francs de dépenses faites depuis 2012 et son entrée à l'exécutif, reconnaissant qu'elles n'avaient pas à être prises en charge par la Ville.
Une procédure pour "gestion déloyale des intérêts publics" a été ouverte par le Ministère public suite au rapport.
Egalement critiqué pour un voyage à Abu Dhabi
Guillaume Barazzone avait aussi été critiqué pour son voyage à Abu Dhabi en 2017.
Selon le magistrat PDC, la facture de ce voyage a été réglée par un avocat espagnol, ami proche du magistrat qui réside à Abu Dhabi. Le conseiller administratif a notamment assisté au Grand Prix de formule 1 et a notamment salué à cette occasion le vice-président des Emirats arabes unis Mohammed Ben Rachid Al Maktoum.
Le Ministère public genevois a ouvert une procédure dirigée contre inconnu à propos de ce voyage du chef d'acceptation d'un avantage.