Les opérations de secours en Méditerranée nécessitent une approche de l'admission des réfugiés coordonnée et fondée sur une répartition équitable, argumente le gouvernement dans sa réponse à plusieurs interpellations du PS, des Verts et du PLR, publiée lundi. Toute action isolée, comme l'attribution d'un pavillon suisse à un navire particulier, compromettrait l'action commune.
Pas d'exception
Le Conseil fédéral refuse ainsi d'appliquer la clause d'exception de la loi sur la navigation maritime au navire Aquarius, comme le demandaient les interpellations. Il estime par ailleurs impossible d'établir une stratégie générale pour que la flotte maritime suisse participer aux sauvetages en mer Méditerranée. La Confédération ne peut contraindre cette dernière qu'à approvisionner des pays en cas de grave pénurie.
Affrété par SOS Méditerranée et Médecins sans frontières, le navire Aquarius a sauvé près de 30'000 migrants tentant de rejoindre l'Europe en deux ans. Il s'est vu retirer son pavillon panaméen fin septembre. Depuis, il mouille en attente dans les eaux du port de Marseille, en France. De nombreuses ONG dénoncent une action politique derrière sa mise aux arrêts.
ats/cab
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Déception de SOS Méditerranée Suisse
SOS Méditerranée Suisse "déplore l’incohérence de la réponse" du Conseil fédéral. "On ne peut pas laisser les gens mourir en mer parce qu’on ne sait pas encore où ils vont être débarqués", écrit l'ONG dans un communiqué.
Et l'organisation d'ajouter qu'"il est vrai qu’une solution européenne coordonnée de sauvetage, de débarquement en lieu sûr et de répartition doit absolument être trouvée, mais l’urgence de sauver des vies nécessite également une réponse humanitaire à court terme.
Pour la section suisse de SOS Méditerranée, la Suisse aurait pu et dû faire valoir sa tradition humanitaire et envoyer un signal fort aux gouvernements européens: le sauvetage en mer n’est pas un crime et doit rester une obligation légale et morale. Malheureusement, des considérations politiques ont à nouveau été placées au-dessus de vies humaines, regrette-t-elle.