La prévoyance vieillesse et l'AVS sont citées par 45% des sondés, contre 41% pour les questions liées à la santé et aux caisses maladie, selon l'étude réalisée par l'institut gfs.bern et rendue publique jeudi. L'an dernier, les retraites avaient récolté 44% des avis et la santé 26%.
La santé fait une remontée spectaculaire, puisqu'elle n'était que sixième il y a deux ans. La prévoyance vieillesse s'inscrit en tête pour la deuxième année consécutive. Elle avait supplanté le chômage en 2017, qui dominait le classement depuis 2003 et qui est désormais sixième (22%).
Les robots n'inquiètent pas
Les questions liées aux étrangers, à l'immigration et à la libre circulation des personnes pointent au troisième rang (37% contre 35% en 2017). Suivent les réfugiés et l'asile (31% contre 19%) et la protection de l'environnement (23% contre 16%), qui est revenue dans le top 5. Les relations avec l'Union européenne arrivent en septième position (22% contre 21%).
A noter que la numérisation et la robotisation du marché du travail n'inquiètent pas outre mesure les Suisses. Les trois quarts des participants à l'enquête jugent peu probable que leur emploi soit remplacé par des robots, de nouvelles technologies ou des logiciels intelligents dans les vingt prochaines années. Dans l’ensemble, 85% des personnes interrogées estiment que leur emploi est très sûr ou plutôt sûr.
Pour une hausse de la TVA
"La prévoyance vieillesse est incontestablement en tête de la liste des éléments sur lesquels les politiques doivent travailler", explique Lukas Golder, co-directeur de gfs.bern. "La population attend des solutions claires et consensuelles."
En ce qui concerne les mesures à prendre pour sécuriser les retraites, 60% des sondés sont favorables à une hausse de la TVA de 1% sur les cinq prochaines années. En outre, 52% estiment que la flexibilisation de l’âge de la retraite selon l’espérance de vie est une solution acceptable et 48% se prononcent en faveur de l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans.
ats/boi
Confiance dans les institutions
Le baromètre montre aussi que les Helvètes ont confiance dans leurs institutions comme nulle part ailleurs. Trois sur cinq font confiance au Conseil fédéral, alors que la cote de confiance des gouvernements des pays de l’OCDE s’établit à 43% en moyenne. Les deux institutions jugées les plus fiables sont la police et le Tribunal fédéral.
Les principaux perdants sur le terrain de la confiance sont Internet et les journaux gratuits (19 points de moins), suivis de l’UE (16 points de moins) et des partis politiques (13 points de moins). Mais malgré la baisse de confiance dans les partis, 29% des répondants se disent très intéressés et 45% plutôt intéressés par la politique, un record.
Les données du sondage
Le baromètre de Credit Suisse est réalisé depuis 42 ans. En 2018, 2551 personnes disposant du droit de vote et issues de toute la Suisse ont été questionnées entre le 10 juillet et le 6 août. L’erreur d’échantillonnage statistique est de ±2,0 points de pourcentage.