En ce mois de décembre, Alain Berset vit ses derniers jours comme président de la Confédération avant de laisser ce rôle à son collègue, l'UDC Ueli Maurer. Mais le début du mois de janvier prochain marquera aussi la vie du collège avec les départs du PLR Johann Schneider-Amman et de la PDC Doris Leuthard, remplacés respectivement par Karin Keller-Sutter et Viola Amherd.
Interrogé dans le 19h30 de la RTS, Alain Berset est conscient que ces arrivées et ces départs vont changer quelque peu la vie du Conseil fédéral, tout en estimant qu'il s'agit là d'une bonne chose: "Vous pouvez vous imaginer que si on a un groupe de 7 membres (...) qui ont travaillé ensemble pendant les dernières années, deux personnes qui changent, c'est un changement assez important. Mais c'est quelque chose de très positif, ça permet, bien sûr, de faire évoluer le débat et d'être dans un autre climat de discussion".
Un rôle de médiateur pour les départements
Sur la question de la répartition des départements et sur ses possibles envies de changement, le socialiste "réserve sa réflexion pour ses collègues du Conseil fédéral". Néanmoins, il assume "un rôle particulier", en tant que président, où il se doit de "modérer le débat" mais aussi "de chercher une bonne solution".
Pour expliquer le "retard" pris, Alain Berset concède qu'avec deux nouvelles personnes au Conseil fédéral, il fallait un peu plus de temps. "La journée de vendredi était aussi assez complexe avec la question européenne mais nul doute que nous allons trouver la bonne solution", ajoute-t-il.
"On peut rester positifs mais on doit être attentifs"
Enfin, la position de président de la Confédération a aussi offert à Alain Berset la possibilité de beaucoup voyager au cours de l'année, que ce soit à l'étranger ou dans les différentes régions suisses. A ce titre, le socialiste fribourgeois a pu prendre le pouls des situations internationales et nationales.
Bien que constatant des problèmes majeurs, il reste positif pour l'avenir de la Suisse, à condition de rester prudent: "Nous avons, si nous regardons la Suisse, un pays qui va bien. Nous avons un taux de chômage très faible, nous avons une économie qui fonctionne bien, mais nous devons être très attentifs à cette cohésion sociale et à la force que nous mettons (...) sur la solidarité entre les régions, entre les générations et entre les personnes qui ont beaucoup et celles qui ont moins."
"On voit quand on regarde des pays qui nous entourent, les critiques et les discussions qui existent (...) on voit à quel point cette solidarité qu'on a est importante, on voit à quel point le fédéralisme, dans notre pays, est important (...) la démocratie directe aussi (...) En Suisse, si quelqu'un n'est pas content avec une situation, il peut lancer une initiative populaire, il peut participer au débat (...) je crois que c'est très important dans le monde actuel", conclut le conseiller fédéral.
Propos recueillis par Jennifer Covo
Adaptation web: Tristan Hertig
"Ne pas avoir d'accord-cadre maintenant n'est pas un échec"
Sur le dossier européen, Alain Berset estime que réussir à obtenir un accord-cadre avec l'Union européenne sous sa présidence n'était pas une fin en soi: "Ça fait partie du travail, de prendre la présidence (...) de travailler avec les collègues et ensuite de la rendre. Le problème n'est pas de savoir si on va signer ici ou pas, le problème (...) c'est comment on avance et je crois qu'on a pu avancer cette année."