La Suède se place en tête de ce palmarès, même si elle n'est classée que quatrième. C'est que le podium reste inoccupé: les auteurs du rapport estiment qu'aucun pays ne se trouve sur un "chemin clair" pour limiter le réchauffement climatique à 2 degrés, et donc que personne ne mérite une médaille.
Si, après la Suède, le 2e meilleur élève est le Maroc, la Suisse arrive 9e, juste derrière le Royaume-Uni. Mais dans les faits, le pays n'a pas beaucoup progressé, selon le responsable politique au WWF Suisse Manuel Graf: "La Suisse profite des faiblesses des autres pays. Et après les décisions au Conseil national sur la loi sur le C02, nous savons que cette note n'est pas méritée", assène-t-il.
La Suisse importe beaucoup
Le WWF estime en outre que la méthodologie de ce classement profite à la Suisse car elle ne prend en compte que les émissions de CO2 émises à l’intérieur des pays. Or la Suisse importe de nombreux produits qui ont une lourde empreinte carbone au moment de leur fabrication, c’est-à-dire à l’étranger. Comme l’acier par exemple: "L'empreinte climatique de l'acier est en Chine ou en Allemagne, les pays producteurs. Mais la responsabilité est aussi de notre côté, car nous consommons cet acier. C'est une question de responsabilité", insiste Manuel Graf.
Autrement dit, en tant que cliente, la Suisse ne peut se défiler, dit en substance le WWF.
Maigres progrès
En ce qui concerne les énergies renouvelables, si la Suisse arrive en bonne position, c’est grâce aux centrales hydroélectriques construites ces cent dernières années, mais depuis, les progrès sont maigres. A cela s’ajoutent les certificats d’émissions achetées par la Suisse, qui ne favorisent pas la conversion des industries fossiles.
Le WWF concède toutefois quelques notes positives, notamment des progrès sur la sensibilisation du public aux questions climatiques.
Isabelle Cornaz/pym