Rien qu'en Valais, une quinzaine de grands ensembles
touristiques sont prévus. «Ces projets, souvent portés par des
groupes promettant investissements massifs et places de travail,
suscitent de grands espoirs économiques», a souligné Philippe
Biéler, président de Patrimoine suisse. D'où la difficulté de les
contrer.
Pour l'association Patrimoine suisse, il est pourtant vital de
formuler des exigences pour des projets de qualité, sans impact
irréparable, notamment sur le paysage et la vie de la
population.
Eviter le gaspillage du paysage
Dans sa prise de position, l'association prône un développement
économique durable et une charge environnementale minimale. «Les
Alpes sont un lieu fragile; l'ensemble des répercussions de ces
grands projets doit être bien évalué», a précisé Philippe Biéler.
Le projet doit également être raisonnablement dimensionné par
rapport aux structures existantes et occuper un emplacement
adapté.
L'emplacement est un élément capital: «Nous souhaitons que soient
prévus dans les plans directeurs cantonaux des lieux adéquats pour
ces grands projets touristiques». Pour ne pas «gaspiller le sol et
le paysage», l'association rejette tout nouveau transfert en zone à
bâtir et toute modification de zones de paysages encore intactes.
Et pour éviter «les chalets kitsch et autres pâles copies du
patrimoine bâti», elle demande que les grands complexes fassent
l'objet de concours d'architectes.
Patrimoine suisse rejette l'abolition de la Lex Koller. Et cela
«aussi longtemps que la législation sur l'aménagement ne prescrira
par des mesures plus incisives contre la prolifération de nouvelles
résidences secondaires».
ats/bri
Lutte pour Champéry, Mollens et Andermatt
Pour illustrer ses propos, Patrimoine suisse a convié les journalistes sur le site de Chavalet, à Champéry. Le groupe français Maisons de Biarritz prévoit d'y construire un lotissement de 19 chalets, soit 320 lits.
Patrimoine suisse s'est opposé à ce projet, pourtant approuvé par le WWF. «Pour nous, que le complexe respecte le label Minergie Eco P est bien, mais s'est largement insuffisant», explique Philippe Biéler. Déboutée par la commune, Patrimoine suisse a fait recours auprès du Conseil d'Etat.
L'association s'oppose également notamment au méga-projet du groupe russe Mirax à Aminona, dans la commune de Mollens, près de Crans-Montana (VS).
L'association a aussi protesté contre l'autorisation exceptionnelle accordée par le Conseil fédéral au projet touristique d'un groupe égyptien à Andermatt (UR). Autorisation grâce à laquelle il a échappé à la Lex Koller.