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Fédérales 2019: les partis mettent l’accent sur la probité des candidats

Fédérales 2019: trois partis dévoilent les coulisses de la fabrication des listes de candidats.
Fédérales 2019: trois partis dévoilent les coulisses de la fabrication des listes de candidats. / 19h30 / 4 min. / le 16 décembre 2018
Après les affaires qui ont secoué Genève et Lausanne, la vérification des "casseroles" est devenue une priorité pour les partis qui élaborent leurs listes de candidats pour les élections fédérales.

La campagne pour les élections fédérales ne commencera officiellement qu'au mois de septembre prochain, mais l'effervescence est déjà palpable dans les partis. Si certaines sections ont déjà bouclé et validé leur liste de candidats, d'autres sont encore en pleine réflexion. Mais comment se fabriquent ces fameuses listes ?

Des auditions pour les Verts vaudois

Pour sélectionner les CV de leurs 19 candidats pour le Conseil national, les Verts vaudois ont organisé des auditions à huis clos sur le modèle des "hearings". Pendant 20 minutes, les prétendants ont dû répondre à une série de 9 questions élaborées par un groupe stratégique. "On voit leurs convictions, leur détermination et la gestion du stress, des difficultés et parfois de l'hostilité, car il y aura peut-être de l'hostilité au Conseil national", explique Béatrice Métraux, vice-présidente des Verts vaudois et conseillère d'Etat vaudoise.

Parmi les questions au programme: "Sprichst du besser Deutsch als Parmelin Englisch" (cf. Parlez-vous mieux allemand que Parmelin anglais ?) ou encore "avez-vous des casseroles pénales, civiles ou éthiques ?". Pour David Raedler, vice-président de la formation cantonale, cette question de probité est rédhibitoire: "On gratte jusqu'où on peut, on ne va pas non plus demander un audit de chaque candidat, mais l'éthique a toujours été un point fondamental pour les Verts".

Une déclaration sur l'honneur devra être signée par les candidats retenus début janvier.

"Un travail de bénédictin de trouver des candidats"

Même exigence à la section neuchâteloise de l'UDC qui tente de se reconstruire après la démission de son président, Stéphane Moser. Cette année, le comité directeur sera particulièrement vigilant aux questions de probité. "La situation à Genève est assez compliquée pour qu'on se dise que c'est judicieux de vérifier si la personne n'a pas un passé judiciaire chargé, qu'elle est bien à jour avec ses impôts et qu'elle ne fait pas l'objet de poursuites longues comme un jour sans pain, ça me paraît un minimum", déclare Yvan Perrin, seul candidat déclaré pour le moment pour l’UDC-Neuchâtel.

Sur le plan interne, la question du retour du conseiller national Raymond Clottu, exclu en 2017 pour avoir critiqué la direction et ne pas avoir payé ses cotisations, plombe le parti. "S'il ne réintègre pas l'UDC et se présente en candidat indépendant, ses chances de réélection sont quasiment nulles et les chances de l'UDC Neuchâtel de garder le siège sont du même niveau, pratiquement nulles", regrette Walter Willener. Dans ce contexte, le président explique que "c'est un travail de bénédictin de trouver des candidats".

"On ne demande pas d'extrait de casier"

En Valais, Serge Métrailler, président du PDC du Valais Romand, se veut lui aussi très rigoureux sur le passé des candidats pour éviter les mauvaises surprises, notamment sur le plan fiscal. Pour lui, une déclaration sur l’honneur en séance suffit à protéger le parti : "On ne demande pas d'extrait de casier judiciaire et les personnalités sont suffisamment connues, donc il y a peu de doutes sur la probité des gens. S'il venait tout à coup à apparaître une marmite, le parti pourrait dire qu'il n’a pas été informé".

La section cantonale du PDC peaufine encore sa liste de candidats, mais le président ne cache pas ses ambitions personnelles. Pour ne pas être juge et parti, il devra alors renoncer à siéger au comité directeur : "Il est certain que si je venais à être candidat, je me retirerais de toutes mes fonctions liées aux fédérales, ça me semble tout à fait normal pour la paix des ménages".

Cécile Tran-Tien/ther

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Combien de candidats possibles par liste ?

Les sections cantonales des partis politiques peuvent présenter autant de candidats que le canton compte de sièges au Conseil national, soit 19 pour Genève, 19 pour Vaud, 4 pour Neuchâtel, 2 pour le Jura,8 pour le Valais, 7 pour Fribourg et 24 pour Berne.