Selon le bureau genevois de la RSR, Hannibal Khadafi a été
interpellé avec ses gardes du corps, hier, lors d'une descente de
police musclée à l'hôtel du Président Wilson à Genève. Il a passé
la nuit sous les verrous au Palais de justice. L'affaire serait
liée à de mauvais traitement de domestiques, mais le chef
d'inculpation officiel reste inconnu.
Hannibal Kadhafi, 32 ans, est connu pour ses frasques en France.
Il avait été condamné le 23 mai 2005 par un Tribunal parisien à
quatre mois de prison avec sursis pour avoir battu sa concubine
alors enceinte. En 2007, il faisait l'objet d'une enquête du
parquet de Nice, suite au démantèlement d'un réseau de
call-girls.
Berne ne commente pas
A l'Hôtel Président Wilson, où résidait, en tout cas jusqu'à
hier, l'un des fils du leader libyen, on garde un silence
embarrassé. Interrogé pour savoir s'il avait été de service hier,
le concierge réfléchit longtemps. Il préfère dire finalement
qu'hier, il n'était pas là et que l'hôtel n'a aucun commentaire à
faire.
A l'heure actuelle, ni Berne, ni le juge genevois ni la police
n'ont rompu le silence. Et les autorités helvétiques sont aux
abonnés absents.
En revanche, à l'ambassade de Libye à Berne, c'était le branle-bas
de combat mercredi. Une chose est sûre: les Libyens, muets comme
des carpes, sont fâchés. En effet, Genève est allée plus loin que
la France. A Paris, jamais le fils Kadhafi n'avait dû passer une
nuit en prison. Cette nuit sous les verrous à Genève constitue donc
une humiliation supplémentaire qui suscite la colère des autorités
libyennes.
Jurg Bissegger/A.M
Pas d'immunité diplomatique
L'arrestation du fils du colonel Khadafi pose problème, les enfants du leader libyen n'étant pas au bénéfice de l'immunité diplomatique.
Mais il s'agit quand même du fils d'un président redoutable et manifestement, la Suisse tente d'éviter l'incident diplomatique.
Le juge Graber en charge du dossier
L'affaire est aux mains du Président du collège des juges d'instruction, Maurice Graber (ce même juge qui s'est fait connaître dans l'affaire Stern, le banquier français assassiné à Genève).
C'est lui qui aura le dernier mot et qui pourra dire si le fils de Khadafi retrouvera, en liberté, son épouse enceinte de huit mois.