La Suisse a enregistré des progrès sur l'émancipation politique, de quoi compenser un écart croissant entre les genres dans la participation professionnelle et les opportunités économiques, fait remarquer le WEF dans son rapport publié mardi à Genève. Il relève aussi que la parité économique mondiale n'est pas attendue avant plus de 200 ans.
Parmi les inégalités relevées, le domaine de l'intelligence artificielle est particulièrement concerné. Selon les données du WEF qui s'appuie sur la plateforme professionnelle LinkedIn, les femmes, dans le monde, ne représentent que 22% des effectifs spécialisés dans ce domaine.
On va créer des solutions qui ne seront pas optimales pour tout le monde
En Suisse, cette proportion tombe à 19%, ce qui constitue un réel problème selon Saadia Zahidi, responsable des questions de genre, d’éducation et du travail au WEF. "Il y a déjà peu de talents dans ce métier, si on ne réussit pas à intégrer les femmes dans cette profession nous allons perdre une grande partie de talents qui peuvent travailler dans ce domaine très important pour l'économie du futur."
Des femmes sous-représentées dans ce secteur clé, Saadia Zahidi y voit un autre risque: "On va créer des solutions qui ne seront pas optimales pour tout le monde." Des solutions créées par des hommes pour des hommes. Un risque d'autant plus important que, selon le WEF, dans ce domaine de l'intelligence artificielle, les femmes qualifiées ont moins de chance d'occuper des postes à responsabilité.
Romain Bardet/ats/lgr
L'Islande en tête du classement
De son côté, l'Islande est à nouveau en tête de l'indice du WEF, même si elle recule un peu sur l'émancipation et la participation politiques.
Elle devance toujours la Norvège, alors que la Suède avance de deux places et passe au troisième rang. Suivent la Finlande, le Nicaragua et le Rwanda. La Namibie entre pour la première fois dans les dix premiers.