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"La formation et la recherche, défis à long terme sur le plan international"

L'invité de Romain Clivaz (vidéo) - Guy Parmelin, conseiller fédéral
L'invité de Romain Clivaz (vidéo) - Guy Parmelin, conseiller fédéral / La Matinale / 11 min. / le 20 décembre 2018
Guy Parmelin reçoit jeudi les clefs du Département de l’économie, de la formation et de la recherche des mains de Johann Schneider-Ammann. Il laisse la Défense à la nouvelle venue, Viola Amherd, mais conteste un changement contre-intuitif.

Le passage du conseiller fédéral UDC du Département fédéral de la défense, de la population et des sports (DDPS) à celui de l'économie, de la formation et de la recherche (DEFR) a été très commenté et critiqué.

Des doutes ont notamment été évoqués dans la presse quant à la ligne économique de l'élu UDC, pour reprendre un dicastère étroitement lié avec les affaires internationales: Guy Parmelin ne serait, par exemple, pas assez favorable au libre-échange.

Invité jeudi de La Matinale de la RTS, le nouveau ministre de l'Economie rappelle que son changement d'affectation est "une décision globale du Conseil fédéral". A ses yeux, il rejoint "un département qui est face à de nombreux défis, comme l'évolution de la digitalisation", et où "il y a des choses à accompagner". "La formation, la recherche, ce sont des défis à long terme sur le plan international. C'est le positionnement de notre pays sur le plan international", souligne-t-il.

"Pas d'intérêts particuliers"

Interrogé également sur les liens d'intérêts particuliers qu'il pourrait avoir avec l'agriculture, qui fera partie de ses attributions, Guy Parmelin assure qu'il "n'a plus aucun lien direct personnel avec l'exploitation familiale". "Je ne me rappelle plus si on avait posé cette question à Johann Schneider-Ammann, qui était représentant de l'industrie des machines. Mais notre système de milice veut que vous soyiez, à un moment ou un autre, impliqué dans un département. Alors si vous étiez médecin, par exemple, et que vous reprenez le département de la santé, vous devez vous récuser sur tous les dossiers? Ce n'est pas logique! Je suis dans un collège et j'ai été élu pour défendre les intérêts de toute la Suisse et pas d'un secteur particulier", insiste-t-il.

Son niveau d'anglais est également questionné (par exemple dans le New York Times, ndlr). "Je demande à être jugé sur pièces le moment venu", lâche Guy Parmelin.

Sur les avions de combat, "les axes sont fixés"

Il est également reproché au conseiller fédéral de quitter le département de la Défense avant boucler un gros dossier, celui de l'achat de nouveaux avions de combat. "C'est un peu facile de me le reprocher. Quand je suis arrivé, j'ai dû reprendre le dossier du développement futur de l'armée, qui va durer sur cinq ans. J'ai dû mener la campagne sur la loi sur le renseignement... C'était tout sauf simple. A chaque fois qu'il y a des changements, il y a des dossiers en cours que nous devons reprendre avant de pouvoir imprimer notre marque sur d'autres", se défend Guy Parmelin.

Il assure que dans le dossier des avions de combat, "les axes sont fixés". "Le Conseil des Etats a approuvé une motion à la session de décembre (...). Le dossier est sur la table", souligne-t-il.

Propos recueillis par Romain Clivaz/jvia

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Premier rendez-vous: Davos

Le premier grand rendez-vous pour Guy Parmelin en tant que ministre de l'Economie sera le Forum économique de Davos, en janvier prochain. Les discussions sur le libre-échange avec les Etats-Unis seront, notamment, en ligne de mire pour la Suisse.

"Mon but, c'est de rencontrer certaines personnes-clef. Je suis en discussion avec mon futur département pour voir qui il est important de contacter", explique Guy Parmelin. Il précise qu'il va "essayer de se coordonner" avec Ueli Maurer et Ignazio Cassis.

"Nous avons des messages à faire passer, la Suisse est respectée sur le plan international", insiste-t-il.

"Irrité" par l'affaire Ruag

L'entreprise d'armement de la Confédération Ruag aurait facturé des dizaines de millions de francs en trop pendant des années au Département fédéral de la défense, selon l'Ostschweiz am Sonntag et la Zentralschweiz am Sonntag.

"Cela m'a surpris car il n'y a rien de nouveau. Depuis 2016, le procureur fédéral de la Confédération est chargé de l'enquête. Le contrôle fédéral des finances avait déposé plainte contre inconnu, et non contre Ruag, pour ces soupçons", réagit Guy Parmelin, qui souligne que "le dossier n'est pas clos".

"Jusqu'ici, on n'a aucune preuve qu'il y a eu des surfacturations. Même le Contrôle fédéral des finances n'a pas pu prouver ceci, et l'entreprise doit elle-même prouver son innocence (...) Si vraiment il y a des preuves, qu'on nous les montre!", s'exclame-t-il, en se déclarant "irrité".