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Brevet allongé pour développer les médicaments pour les enfants

Les enfants sont peu consommateurs de médicaments. [AFP - VOISIN/Phanie]
Soutien aux entreprises qui investissent dans les médicaments destinés aux enfants / La Matinale / 1 min. / le 27 décembre 2018
Les entreprises pharmaceutiques qui investiront dans la recherche sur des médicaments spécifiquement destinés aux enfants verront, dès le 1er janvier, leur brevet de protection allongé de six mois.

Cette prolongation fait office d'incitation économique, cet allongement de la durée du brevet peut rapporter, pour les médicaments les plus en vogue, jusqu'à un milliard de francs.

Dans les faits, 90% des médicaments prescrits aux urgences pédiatriques sont des produits pour adultes, non testés sur des enfants. Les essais sur les enfants sont difficilement réalisables, car coûteux dans un marché minuscule, les enfants ne pouvant être considérés comme des adultes miniatures.

"C'est urgent et utile, mais je ne suis pas sûre qu'en terme de rentabilité se soit suffisant, sachant que les enfants sont peu consommateurs de médicaments", relève Marie-Hélène Perez, cheffe des soins intensifs pédiatriques du CHUV à Lausanne.

>> Ecouter son interview dans La Matinale :

90% des médicaments prescrits aux urgences pédiatriques sont des produits pour adultes, non testés sur des enfants. [Keystone - AP Photo/Rudi Blaha]Keystone - AP Photo/Rudi Blaha
Médicaments destinés aux enfants: interview de Marie-Hélène Perez / La Matinale / 1 min. / le 27 décembre 2018

"Le problème reste la disproportion"

S'appuyant sur leur expérience, les pédiatres n’ont souvent pas d’autre choix que de prescrire des médicaments testés et autorisés pour les adultes. Mais en cas de complications, les patients pourraient se retourner contre le médecin qui a prescrit un produit non-homologué pour les enfants.

"Le problème reste la disproportion entre la prolongation de ce brevet de six mois pour une entreprise et l'argent qu'elle va devoir dépenser pour faire une étude non seulement chez l'animal, puis chez l'adulte, mais ensuite chez l'enfant. Une démarche qui dure des années", ajoute Marie-Hélène Perez.

Alain Croubalian/lgr

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