En matière d'accès aux médicaments, la Suisse est plus stricte que ses voisins allemands ou français. De nombreux remèdes sont accessibles sans prescription médicale, mais seulement en pharmacie, voire en droguerie.
L'élu PLR Ruedi Noser, auteur de la motion, souhaite assouplir la législation. Il veut que la Suisse se calque sur les pays de l'Union européenne qui possèdent un service de sécurité des médicaments équivalent: de son point de vue, les remèdes distribués sans problème depuis dix ans dans un de ces Etats devraient aussi être vendus en libre-service dans notre pays.
Révision de la loi
La requête de Ruedi Noser fait suite à la révision de la loi sur les produits thérapeutiques, qui a pourtant fait passer une série de produits en accès libre.
Swissmedic a examiné cette année le transfert de 540 médicaments. Au final, seuls 17% de ces produits seront effectivement vendus en libre accès dès le 1er janvier 2019. Il s'agit notamment de pastilles contre la toux ou de tisanes. Pour le reste des médicaments, Swissmedic a estimé qu'ils devaient faire l'objet d'un conseil spécialisé.
Commerce juteux
Pour Ruedi Noser, Swissmedic a clairement favorisé les pharmarciens au détriment des consommateurs. Vendus en grande surface, les produits seraient selon lui moins chers.
L'élu se fait aussi le relais de la grande distribution qui lorgne activement sur le marché des médicaments, un commerce juteux. L'an dernier, les Suisses ont dépensé 760 millions pour des traitements obtenus sans ordonnances dans les pharmacies, les drogueries, les cabinets ou les hôpitaux.
Céline Fontannaz/gma