"L'avenir est à six voies", titre le journal dominical en se basant sur un récent message du Conseil fédéral au Parlement. Le gouvernement constate en effet que les autoroutes suisses sont de plus en plus surchargées. Sans contre-mesure, la situation risque encore de se dégrader, prévient-il.
La solution, selon les autorités, passe par la création d'une troisième voie sur les grandes artères tel que le triangle Zurich-Berne-Bâle ou entre Lausanne et Genève. Il s'agit là d'une vision pour l'avenir, sans horizon temporel précis. Pour l'heure, note la NZZ am Sonntag, les autoroutes à six voies s'étendent sur seulement 97 kilomètres en Suisse.
L'axe Lausanne-Genève est concerné, le point dans le 19h30:
"Cela permet davantage de sécurité et de fluidité"
La proposition semble plutôt bien accueille par les milieux économiques, rapporte le journal. Côté politique, le conseiller national Frédéric Borloz (PLR/VD) salue cette volonté d'expansion autoroutière qui, selon lui, doit être développée en parallèle du rail.
"Cela amène de la sécurité et de la fluidité, ainsi qu'une meilleure qualité routière par rapport au trafic de marchandises qui ne cesse d'augmenter sur nos routes", réagit-il sur les ondes de la RTS.
Ce projet, précise-t-il, doit toutefois s'accompagner de mesures complémentaires, notamment pour garantir un meilleur accès aux différentes destinations des automobilistes.
"C'est une aberration"
Chez Les Verts, la Vaudoise Adèle Thorens parle d'aberration: "Cela ne résout aucun problème. Cette mesure crée un appel d'air qui augmente le trafic automobile et, surtout, constitue une aberration du point de vue de la politique climatique et de la santé publique".
Elle ajoute: "Les autoroutes relient les grandes agglomérations entre elles et sur la plupart de ces axes, il y a la possibilité de prendre le train et c'est précisément là qu'il faut investir."
Guillaume Rey/hend
Les infrastructures, une réponse à la congestion?
"Le constat de la congestion qui augmente est assez clair", affirme Patrick Rérat, professeur de géographie des mobilités à l'Université de Lausanne, mardi dans la Matinale de la RTS. Mais l'augmentation des infrastructures, à l'instar des autoroutes à six vois, est une réponse "à court terme" seulement à cette congestion.
"A plus long terme, il y a le phénomène de la mobilité ou du trafic induit: toute nouvelle infrastructure va induire une nouvelle demande", explique le géographe.
Ainsi, "certaines personnes vont abandonner le train pour passer à la voiture, d'autres qui habitent Genève et qui hésitaient à prendre un emploi à Lausanne le feraient...", donne-t-il en exemple.
Quelles solutions privilégier alors? "Flexibiliser les horaires de travail pour lisser les heures de pointe", suggère par exemple Patrick Rérat. Il évoque aussi l'évolution des modes de travail et de la pendularité, comme "l'essor du télétravail ou les emplois basés sur les technologies de l'information et de la communication".
> Son interview complète dans La Matinale: