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Les coûts liés aux accidents de sport d’hiver explosent

Des skieurs plus rapides, des soins plus longs... les accidents de ski sont toujours plus coûteux
Des skieurs plus rapides, des soins plus longs... les accidents de ski sont toujours plus coûteux / 19h30 / 2 min. / le 7 janvier 2019
Au cours des quinze dernières années les coûts liés aux accidents de sport d’hiver ont augmenté de 70%.Ils sont passés de 224 à 379 millions de francs, soit une hausse moyenne de 3,6% par année.

Les accidents de ski et de snowboard représentent, avec près de 75%, la plus grande part de ces coûts. En effet, les quelque 27'000 accidents de ski annuels coûtent 250 millions de francs contre 36 millions de francs pour les 6500 accidents de snowboard.

Plusieurs facteurs expliquent cette explosion des coûts :

- Le matériel. Avec l’avènement du ski carving, les skieurs prennent facilement de la vitesse, sans toujours en assurer une bonne maitrise.

- La préparation des pistes. Les champs de bosses d’antan ont fait place à de véritables boulevards. Des pistes damées sur lesquelles les skieurs osent aller beaucoup plus vite.

- La neige artificielle. Plus dure et moins adhérente que la neige naturelle.

- L’âge des skieurs. Comme le souligne Jean-Luc Alt, porte-parole de la SUVA, "Aujourd’hui, on se rend compte que les accidents de ski touchent surtout les 40-59 ans, avec une condition physique moins pointue. Chez les personnes actives, le temps d’arrêt de travail est plus long et le temps pour récupérer après un trauma est plus long également, ce qui augmente la facture finale."

Des opérations toujours plus complexes

Pendant ces deux dernières semaines de vacances, le ballet des hélicoptères a été incessant, des pistes de ski à l’hôpital de Sion. De permanence du 25 au 31 décembre dernier, Matthieu Hanauer, chef de clinique dans le service orthopédie traumatologie à l’hôpital du Valais, témoigne: "On peut être appelé jusqu’à une vingtaine, une trentaine de fois par jour par les urgences pour un avis en cette période.  Et on a entre trois et cinq cas à opérer en moyenne par jour."

Cédric Pérez, lui aussi chirurgien au service orthopédie traumatologie à l’hôpital du Valais, poursuit: "le type de traumatisme est devenu plus complexe avec l’évolution du ski. Les simples fractures se transforment en fractures multiples, comme celles du plateau tibial devenues beaucoup plus fréquentes par exemple. Des traumatismes qui demandent des interventions beaucoup plus lourdes et complexes. Et dont le temps de récupération sera également plus long, jusqu’à 6 mois avant une reprise complète de l’activité professionnelle en fonction du métier exercé."

Ces prises en charge complexes font donc grimper la facture.

>> Dr Vincent Chollet : "Il ne faut pas surestimer ses moyens et penser à la préparation physique en début de saison" :

Dr Vincent Chollet : "Il ne faut pas surestimer ses moyens et penser à la préparation physique en début de saison"
Dr Vincent Chollet : "Il ne faut pas surestimer ses moyens et penser à la préparation physique en début de saison" / 19h30 / 1 min. / le 7 janvier 2019

Une facture que la SUVA (caisse nationale d'assurance en cas d'accident) aimerait bien stabiliser, voire baisser. Elle en appelle donc à la responsabilité individuelle des skieurs:  à eux de s’assurer d’être en bonne condition physique, et de ne pas surestimer leurs capacités.

Claudine Gaillard Torrent/lan

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