L'étalement urbain menace les terres agricoles et le paysage et il faut y remédier. C'est le message délivré mardi à Berne par le comité en faveur de l'initiative contre le mitage du territoire. Le texte propose un gel des surfaces à bâtir et un encouragement des nouvelles formes d'habitats durables.
Le comité veut compléter la loi sur l'aménagement du territoire (LAT), même si les Suisses ont accepté de renforcer l'arsenal en la matière à deux reprise ces dernières années.
Lacunes de la LAT
Mais pour Kevin Morisod, co-président des jeunes Verts suisses, la LAT ne suffit pas: "Tous les 15 ans, on va pouvoir rouvrir de nouvelles zones à bâtir et ainsi on va continuer à perdre des terres agricoles. En 2017, l'équivalent de 2700 terrains de football de zones agricoles ont été construits. La LAT n'a pas permis de diminuer l'étalement urbain en Suisse, elle n'a fait que le planifier dans le temps".
La solution, pour les initiants, passe par une densification de l'espace bâti. Kevin Morisod assure que, cas échéant, on ne verra pas des gratte-ciel pousser comme des champignons: "Les possibilités de réaménagement sont considérables sans devoir tendre vers des gratte-ciel qui ne sont finalement souhaités par personnes".
La gauche, les ONG environnementales et une partie du monde paysan sont convaincus que l'habitat durable, la concentration des constructions sur les surfaces définies actuellement sont les clés de la préservation du paysage et des cultures.
Stéphane Deleury/pym
Cantons périphériques et alpins pénalisés selon les opposants à l'initiative
Réunis dans un comité économique mené par l'Union suisse des arts et métiers, des élus de l'UDC, du PLR et de l'UDC ont quant à eux mis en garde contre les conséquences négatives notamment d'un gel des zones à bâtir.
Certaines régions de la Suisse pourraient voir leur développement économique ralentir si l'initiative était acceptée, selon eux.
Le mitage est un réel problème, a reconnu la conseillère nationale Christine Bulliard (PDC/FR), présidente du Groupement suisse pour les régions de montagne. Mais un gel indifférencié des terrains à bâtir pénaliserait gravement les cantons périphériques et alpins.