Unique votation soumise au peuple le 10 février prochain, l'initiative des Verts ''Stopper le mitage - pour un développement durable du milieu bâti'' a pour objectif d'arrêter l'étalement urbain en limitant les nouvelles zones à bâtir.
Au micro de La Matinale de la RTS, le conseiller national PLR Benoît Genecand a dénoncé un texte trop contraignant. ''Les initiants proposent de geler le sol, c'est-à-dire de ne pas céder un mètre carré supplémentaire à la construction. Or ce n'est pas une solution. C'est une mesure qui va tuer le patient.''
Benoît Genecand ne craint pas un débat entre les deux ailes politiques, malgré un surprenant soutien venu de la droite. ''C'est d'abord une question de choix conséquent. Si on applique le texte sans s'intéresser au modèle de développement économique, basé depuis des années sur une migration assez forte, on va faire exploser le prix du sol au détriment des classes les plus faibles qui seront éjectées du centre-ville.''
''On risque de perdre une qualité de la Suisse''
Le libéral-radical souligne par ailleurs les progrès faits en matière d'aménagement du territoire, dont la loi a été durcie en 2014. ''Ses effets sont assez drastiques. Dans le canton de Vaud et en Valais, on rend des mètres carrés aux zones non-bâties. Ces démarches vont dans le bon sens, même s'il y a encore sûrement des efforts à faire.''
Alors qu'en décembre, le premier sondage SSR montrait que les Suisses se positionnaient à 63% en faveur de ''Stop mitage!'', le Genevois pense que le peuple rejettera le texte en février. ''Le risque d'explosion des prix sera pris au sérieux par les votants.''
Selon lui, l'aménagement du territoire doit aussi rester une compétence cantonale. ''Si l'on fédéralise la thématique, on perd une grande qualité de la Suisse. Le sol est une denrée non-extensible. Il faut qu'on en prenne soin, mais le texte des Verts n'est pas adapté.''
Propos recueillis par Romain Clivaz
Adaptation web: Alexia Nichele