De manière générale, les lacs latins s'en sortent moins bien que les plans d'eau alémaniques. Le constat a été dressé ce jeudi à Bellinzone par le Département tessinois du territoire.
Le lac Léman présente un bulletin de santé qui révèle la présence de 220'000 déchets microplastiques par kilomètre carré. Le lac Majeur est dans le même état, celui de Lugano va à peine mieux (213'500 particules pour la même surface).
C'est beaucoup en comparaison avec le lac de Zurich, par exemple, qui affiche 11'000 particules par km2 "seulement", selon des analyses conduites par le laboratoire environnemental de l'EPFL, auteur de ces travaux .
Entre les mailles du filet
Parmi les prélèvements effectués par les chercheurs, on retrouve essentiellement des microplastiques qui proviennent de l'industrie, de la construction, de l'agriculture ou encore des pneus de voiture. Figurent aussi en bonne place les poussières de textile, de produits chimiques et cosmétiques.
Les experts rappellent d'ailleurs que les détritus ont été prélevés avec des filets de maille de 300 micromètres, et si l'on affinait, ne serait-ce que de 20 micromètres, on retrouverait des millions de poussières supplémentaires comme cela a été le cas dans le lac de Zurich avec des fibres provenant du lavage de l'industrie textile.
Impacts sur la santé
Les impacts sur notre santé sont réels, comme par exemple des inflammations des cellules de l'intestin. Il faut dire que les plastiques contiennent souvent du cadmium, du mercure, ou du plomb, autant de substances qui ne sont pas faites pour être ingérées.
Reste que toutes ces valeurs ne peuvent être rapportées à des seuils légaux puisque ceux-ci n'existent toujours pas.
Nicole Della Pietra/pym