L'abandon de l'initiative "Pour une liberté d'organisation des cantons" doit être officialisé la semaine prochaine lors d'une réunion du comité d'initiative, a appris la RTS.
Poids lourd de ce comité, le ministre vaudois de la Santé Pierre-Yves Maillard dit attendre la réunion avant de s'exprimer. Mais il ne cache pas que l'échec est consommé. Lancée à l’automne 2017, le texte n'a en fait jamais trouvé son élan du côté alémanique. Ni le Parti socialiste ni les syndicats n'ont d'ailleurs voulu soutenir activement la récolte des signatures.
L'essentiel des signatures en Romandie
L'essentiel des signatures a été récolté dans les cantons de Vaud, Genève et Neuchâtel. Trois cantons qui avaient accepté en 2014 l’initiative pour une caisse publique. Mais le non l'avait emporté au niveau fédéral.
C’est ainsi qu’est né le projet alternatif de caisses cantonales qui auraient négocié une prime unique et les tarifs dans leurs régions. Ce projet est donc mort-né, tout comme une autre initiative voulant rendre les Chambres fédérales plus indépendantes des caisses maladie. Là aussi, les signatures se révèlent largement insuffisantes.
"Une grande déception"
"C'est une grande déception. Cela aurait été un levier énorme pour pouvoir faire changer les choses. Il y a aussi une amertume. Tout le monde s'accorde sur le fait que l'initiative permet aux cantons qui sont satisfaits avec le système actuel d'y rester, et ceux qui voudraient changer de le faire", réagit vendredi Mauro Poggia, le conseiller d'Etat genevois en charge de la santé, dans le 12h30 de la RTS.
"On se rend bien compte que lorsque des projets comme ceux-ci ne sont pas portés par des partis politiques nationaux, aussi bons soient-ils, ils n'aboutissent pas. Je trouve assez déplorable que certains partis politiques qui sont d'accord avec les valeurs qui sont portées par ces initiatives ne les soutiennent pas, tout simplement parce que la bonne idée ne vient pas d'eux", regrette l'élu du MCG qui portait le projet à Genève.
Ludovic Rocchi/boi