Moteur de l'économie suisse avec la consommation, les
exportations ont fléchi de 2,8% en termes nominaux et de 8,1% en
termes réels par rapport à octobre 2007, à 18,225 milliards de
francs. L'évolution négative constatée en septembre s'est renforcée
"de façon étonnante" le mois dernier, a indiqué jeudi
l'Administration fédérale des douanes.
Le textile durement touché
Parmi les dix branches exportatrices recensées dans la
statistique, six ont viré au rouge. L'industrie textile affiche le
repli le plus marqué (-14,7% par rapport à octobre 2007), trois
fois plus élevé qu'au cours des dix derniers mois.
La métallurgie a également subi la crise de plein fouet (-9%),
avec un recul dans tous les sous-groupes. La plus forte baisse a
été enregistrée par l'aluminium (-17,8%). L'industrie des matières
plastiques, le papier, les arts graphiques, les machines et
l'électronique accusent un repli d'environ 5%. Les machines
textiles ont essuyé le revers le plus important (-45,2%).
Les matières premières et de base (-21,6%), les matières
colorantes (-15,3%) les plastiques non moulés (-14,4%) ont été
particulièrement affectés. L'industrie de l'habillement a perdu du
terrain (-3,6%). La chimie (+0,7%) a stagné, tout comme
l'horlogerie (+0,1%).
Secteurs épargnés
Selon la Fédération horlogère suisse
(FH), la statistique confirme en octobre le ralentissement entamé
en mai, encore plus notable s'il est exprimé en termes réels
(-4,8%). Le rebond des produits horlogers enregistré en septembre
n'a finalement constitué qu'une exception (lire
ci-contre).
Certains secteurs ont néanmoins résisté à la déroute, tels que les
appareils pour la production de courant (+33%), les machines
motrices (+22%) ou les appareils de climatisation (+4,6%).
L'industrie des denrées alimentaires, boissons et tabacs (+ 5,7%)
et les instruments de précision (+ 5,5%) ont poursuivi leur
progression à un rythme moins soutenu.
Les pays industrialisés, principal débouché des exportations
suisses, accusent une forte baisse (-4,2%). En particulier, les
ventes vers l'UE ont fondu de 6,4%. A noter également la chute
spectaculaire des ventes en Inde, en baisse de 30% en octobre par
rapport au même mois de l'an passé.
La demande en net repli
Du côté des importations, la contraction par rapport au même
mois de 2007 atteint 5,5% en termes nominaux et 4,8% en termes
réels à 16,387 milliards de francs. Pour le deuxième consécutif, la
demande a nettement reculé en octobre.
Tous les secteurs ont viré au rouge, à l'exception des produits
énergétiques (+35,3%). Les matières premières et les demi-produits
ont enregistré un recul marqué (-16,7%). Dans les biens de
consommation (-6,7%), la plus forte baisse a été enregistrée dans
la bijouterie-joaillerie (-12%) suivie des articles ménagers
(-10,4%) et des médicaments (-9,8%). Les importations d'appareils
électroniques de divertissement ont reculé (-8%) comme celles des
voitures (-4%).
A l'exception des pays en développement, notamment les pays
exportateurs de pétrole, toutes les régions économiques ont perdu
du terrain. Les importations des pays émergents ont subi une chute
à deux chiffres, notamment avec la Russie (-80%). Celles de l'UE se
sont contractées de 6,6%.
ats/jeh
Recul des exportations horlogères
La statistique des exportations horlogères suisses a confirmé en octobre le ralentissement entamé en mai.
Si globalement l'année se soldera par un bon résultat, la croissance est clairement en baisse de régime.
Le tassement devrait s'accentuer au début 2009, voire cette année encore, indique jeudi la Fédération de l'industrie horlogère suisse (FH).
Au total, la vente des produits horlogers à l'étranger a atteint 1,7 milliard de francs sur le mois sous revue. Un chiffre presque au même niveau que l'an dernier en valeur nominale (+0,1%), mais en baisse de 4,8% en termes réels.
En termes de volumes écoulés, le ralentissement est également patent. En tout, l'industrie horlogère a écoulé 2,63 millions de montres-bracelets en octobre, soit 260'000 pièces de moins ou environ 10%.
Le tassement constaté en octobre est essentiellement attribuable aux montres en acier, qui sont les plus vendues à l'étranger. Le recul est marqué, tant en volume (-13,4%) qu'en valeur (-11,5% à 627,5 millions de francs).
Les montres en métaux précieux et plaquées ont par contre vu leur valeur progresser. En volume toutefois, la plupart accusent un recul, à l'exception du plaqué.
Par catégorie de prix, seul le segment des montres-bracelets de plus de 3000 francs (prix à l'export) a enregistré une croissance en octobre.
Au dessous, le recul a été généralisé, la catégorie comprise entre 500 et 3000 francs ayant même chuté de plus de 20%.