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Libre circulation: le "non" de Toni Brunner

Les Etats refusent de lever l'immunité de Toni Brunner.
Toni Brunner appelle à rejeter le paquet "reconduction-extension".
La direction de l'UDC renverse la vapeur sur la libre circulation des personnes. Elle dit non à la reconduction de l'accord bilatéral avec l'UE et à son extension à la Roumanie et à la Bulgarie. Elle s'était pourtant opposée au lancement d'un référendum.

Naguère adversaire du référendum, Christoph Blocher, membre de
la direction du parti, a apporté son plein soutien à cette
décision, a déclaré mardi le président de l'UDC Toni Brunner sur
les ondes de la radio alémanique DRS.

Le refus de lancer le référendum n'équivalait pas à un mot
d'ordre de la direction de l'UDC sur le fond, a précisé Toni
Brunner. Et de rappeler que son parti s'est toujours opposé à
l'élargissement de la libre circulation des personnes à la Bulgarie
et à la Roumanie.

Une question de paquet

Comme le parlement a décidé de lier ce volet à la reconduction
de l'accord avec l'UE, "nous devons dire non à ce paquet ficelé
antidémocratique", a poursuivi le successeur de Christoph Blocher.
Au début de l'été, des personnalités du parti évoquaient plutôt un
boycott du scrutin.



Avec ce mot d'ordre, l'aile isolationniste du parti marque un
point. La direction de l'UDC, composée de sept membres, n'a
toutefois pas pris sa décision à l'unanimité. Deux voix s'y sont
opposées, mais pas question de révéler lesquelles.

Une question qui divise

Un non à la libre circulation des personnes mettrait en péril
les autres accords bilatéraux, en vertu de la clause dite
"guillotine" (lire ci-contre). Un risque que ne
veut pas courir l'aile économique du parti, emmenée par le
conseiller national et entrepreneur thurgovien Peter Spuhler.



"Ce n'est pas un secret qu'une partie des conseillers nationaux de
l'UDC sont favorable à la reconduction de l'accord sur la libre
circulation", a réagi Pierre-François Veillon (UDC/VD), interrogé
par l'ATS.



Pour lui, la décision de la direction a pour mérite de "lancer la
discussion". Pour sa part, le conseiller national et entrepreneur
vaudois ne cache pas qu'il est aussi favorable à l'extension de la
libre circulation à la Roumanie et à la Bulgarie.



Si l'annonce de Toni Brunner n'a pas été un thème officiel de la
séance hebdomadaire du Conseil fédéral, Micheline Calmy Rey a
rappelé devant la presse les enjeux économiques et politiques «très
importants» de la libre-circulation. La cheffe du Département
fédéral des affaires étrangères fait confiance au pragmatisme de la
population et relève qu'il ne s'agit pas encore d'une décision
officielle du parti.



ats/jeh

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La guillotine ne fait pas peur

La clause "guillotine" n'effraie pas la direction de l'UDC Suisse.

En cas de refus par le peuple, "le Conseil fédéral aurait l'opportunité de négocier de meilleurs accords pour l'extension de la libre circulation des personnes", écrit-elle dans un communiqué.

Le parti arrêtera sa position définitive le 29 novembre lors de son assemblée des délégués à Dietikon (ZH).

La veille, le comité central délivrera une recommandation de vote, précise le porte-parole de l'UDC Alain Hauert.

Le dernier mot reviendra au peuple suisse. La votation est fixée au 8 février 2009.

Jeunes UDC motivés, décision critiquée

Si l'UDC Suisse n'a officiellement pas soutenu le référendum, l'aile isolationniste du parti s'est mobilisée pour faire parapher ce texte, qui a formellement abouti le 6 octobre dernier.

Les jeunes UDC en particulier ont mouillé leur maillot, récoltant près de la moitié des signatures, selon un décompte de Pascal Couchepin.

Une dizaine de sections cantonales, dont celle du Valais romand, ont également soutenu le référendum.

De son côté, le PDC a réagi en indiquant que «l'UDC est de moins en moins le parti de l'économie». Sur la question de la libre circulation, «la direction semble avoir complètement perdu la vue d'ensemble», estime le parti de Christophe Darbellay.

«C'est une gifle pour la place économique suisse» a renchéri Fulvio Pelli. Selon le président du PRD, de nombreux membres de l'UDC ne pourront pas accepter une telle décision «dangereuse pour l'avenir de la Suisse».