Cette décision a été prise sans opposition et quatre
abstentions, a annoncé la cheffe du groupe parlementaire Therese
Frösch devant les médias. "Les Verts n'ont aucune envie de revoir
l'UDC de Christoph Blocher au Conseil fédéral, pas plus que l'un de
ses clones politiques", ont souligné les Verts dans un communiqué .
Une "équipe qui gagne"
Les Verts estiment qu'il faut une «alternative» à l'UDC pour
occuper le siège laissé vacant par le ministre de la Défense. Le
groupe mise de nouveau sur Luc Recordon.
L'écologiste s'était déjà présenté contre Christoph Blocher,
évincé du Conseil fédéral le 12 décembre 2007. «Never change a
winning horse» (»ne jamais changer un cheval qui gagne»), a indiqué
Therese Frösch pour expliquer le choix de ce candidat.
Pour les écologistes, la balle est maintenant dans le camp du
parti socialiste et du parti démocrate-chrétien: "veulent-ils
offrir le Conseil fédéral à un représentant de la ligne dure de
l'UDC ou élire un candidat écologiste hautement qualifié pour
guider la Suisse dans la voie du développement durable?".
Et d'appeler les partis gouvernementaux (PS, PRD, PDC) à ne pas
tomber dans «l'engourdissement». Les Verts ne goûtent en effet
guère le fait que les autres formations soient prêtes à revoir un
UDC siéger au Conseil fédéral. Car pour eux il n'y a pas beaucoup
de différence entre un Christoph Blocher, un Ueli Maurer, un Caspar
Baader ou un Adrian Amstutz.
Un candidat "idéal"
Pour les Verts, la Suisse doit relever des défis énormes. Il
faut "trouver des solutions politique au dérèglement climatique, à
la crise alimentaire mondiale, à la déroute des marchés financiers
et à la récession qui menace". Le gouvernement doit donc être prêt
"à s'engager tout entier en faveur de l'environnement, de la
justice sociale et d'une économie responsable, innovante et
durable". Or, un tel programme ne peut être mis en oeuvre "par un
gouvernement qui nie les problèmes climatiques et persiste à
défendre un néolibéralisme aux effets catastrophique".
Les Verts ont rappelé que le PS et le PDC ont été les artisans de
la non-réélection de Christoph Blocher il y a une année. Ils ne
peuvent pas concevoir qu'ils puissent envisager aujourd'hui de
donner leur voix à un de ses lieutenants.
L'avocat vaudois leur semble être "un politicien que ses états de
services désignent naturellement pour le poste de conseiller
national". Luc Recordon "se distingue par sa maîtrise des dossiers
de politique environnementale, de politique sociale et de politique
de sécurité". Il est également membre du conseil d'administration
de la Banque cantonale vaudoise et "dispose d'un très grand
savoir-faire en matière de politique financière".
ats/cer
Les autres candidats dans la course
Les candidats à la succession de Samuel Schmid sont très nombreux.
Il s'agit de Christoph Blocher, des conseillers nationaux bernois Adrian Amstutz et Andreas Aebi, du conseiller national schwyzois Pirmin Schwander, du conseiller d'Etat vaudois Jean-Claude Mermoud , du président des Jeunes UDC, le Bernois Erich Hess et de la conseillère d'Etat zurichoise Rita Fuhrer.
Deux candidats schaffhousois ont en outre été désignés. Il s'agit du conseiller aux Etats Hannes Germann et du conseiller national Thomas Hurter.
Les Verts ne surestiment pas leurs chances
Les Verts ne surestiment pas pour autant leurs chances de succès avec la candidature de Luc Recordon. Comme il y a un an, ils sont prêt à revoir la question de leur candidature «si des changement importants» intervenaient d'ici le 10 décembre.
En 2007, Luc Recordon s'était désisté lorsqu'il était apparu clair qu'Eveline Widmer-Schlumpf damerait le pion à Christoph Blocher.
Si l'Assemblée fédérale devait toutefois propulser le Vaudois au gouvernement, ce dernier s'est déclaré prêt à accepter ce mandat. «J'ai même contrôlé mon état de santé», a-t-il assuré.
Il devrait alors reprendre le Département de la défense. Et la première chose qu'il ferait serait de «remettre à plat les missions de l'armée». Pour lui, Samuel Schmid n'a cassé qu'à moitié le tabou d'une défense héritée de la guerre froide et n'a pas assez réduit les effectifs.