Selon "Le Matin Dimanche" , l'audit montre que la Compagnie
Générale de Navigation a une structure complexe et coûteuse et
qu'elle doit réagir dans les mois à venir pour assurer sa survie.
Concrètement, la société pourrait se retrouver en cessation de
paiement d'ici le printemps.
Dans les faits, la CGN peine à assumer trois missions pas vraiment
compatibles: assurer une offre touristique, assurer une mission de
transport public et conserver le patrimoine flottant.
Séparation en trois pôles
L'audit recommande donc une restructuration dans les plus brefs
délais pour sauver la compagnie et ses 180 employés. Il s'agirait
de créer une gestion juridique différenciée avec un pôle
touristique, un pôle commercial et un pôle patrimonial. Les
dépenses seraient ainsi mieux séparées.
Trois cantons versent 9,7 millions de francs chaque année à la
CGN, mais la compagnie reste dans les chiffres rouges. Vaud (6,9
millions par an), Genève (2,3 millions) et le Valais (0,55 million)
ne veulent désormais plus passer à la caisse sans savoir où va leur
argent. "Il ne faut pas compter sur des rallonges tous les deux
ans", tonne Pascal Bovey, chef du Service des transports valaisans,
dans "Le Matin Dimanche".
A la CGN, on est moins alarmiste, à l'image de Kurt Oesch,
président du conseil d'administration: "Nous ne manquerons pas de
liquidités. Les cantons avaient promis de couvrir les surplus dus
au prix du fuel. Dans le cas contraire, nous aurons recours à une
ligne de crédit."
Frédéric Boillat
Une flotte inadaptée
Selon l'audit, la flotte de la CGN n'est plus adaptée à ses besoins.
Plusieurs bateaux devraient ainsi être retirés des effectifs.
"L'Helvétie" est notamment pointé du doigt: le navire est jugé dangereux et son intérêt historique est limité.
Le "Lausanne" n'est lui mis à flots que lors de trajets événementiels et n'a plus sa place dans la flotte, selon l'audit.
L'étude estime que seuls "La Suisse", le "Savoie" et le "Simplon" remplissent encore leur mission dans la catégorie des bateaux historiques.
Et de suggérer qu'il faut recourir à des bateaux plus rapides et équipés de moteurs diesel pour les transports publics.
Les horaires sont aussi mis en cause, tant pour les transports publics que pour les courses touristiques. Des aménagements profitables devraient être décidés.