«C'est une histoire qui a été rondement menée, en seulement un
an, avec 45 entreprises», a indiqué jeudi devant la presse Robert
Deillon, directeur de l'AIG. La construction de ce bâtiment a été
fait pour Schengen, qui exige plus de capacité, et plus de
flexibilité dans les flux de passagers.
Stricte séparation
A l'avenir, les passagers en provenance et à destination de pays
faisant partie de la zone Schengen devront être strictement séparés
des passagers des vols reliant les pays qui n'y sont pas intégrés.
Limité dans ses possibilités d'extension et poussé par la nécessité
de construire vite, l'aéroport genevois a opté pour un «bus
gate».
Ce concept permet de desservir des avions qui ne sont pas
directement en contact avec l'aéroport. A partir du satellite 10,
les passagers en partance de Genève seront acheminés en bus aux
avions stationnés plus loin. Quant aux passagers à l'arrivée, ils
seront conduits directement depuis les avions vers
l'aérogare.
Sur trois niveaux et conçu de façon modulaire, le satellite 10 va
permettre d'affecter les salles d'embarquement, «en fonction des
besoins du moment à des vols à destination de la zone Schengen ou
non Schengen», a précisé Robert Deillon.
Nouveau tunnel
Après avoir subi les contrôles de sûreté dans l'aile ouest de
l'aérogare principale, les voyageurs rejoindront le satellite 10
grâce à un nouveau tunnel construit pour l'occasion. Ils
déboucheront au sous-sol sur un espace de 1000 m², avec un bar et
des commerces dont un magasin hors taxe.
Les passagers de la zone Schengen accéderont directement aux
salles d'embarquement sur les deux niveaux supérieurs. Ceux des
vols non Schengen devront encore effectuer leurs formalités de
contrôle frontière de départ. Le nouveau satellite répond aux
nouvelles exigences énergétiques. Il sera équipé de panneaux
photovoltaïques avant la fin 2009.
L'activité de l'AIG devrait «encore connaître une légère
croissance de l'ordre de 1,5% du nombre de passagers en octobre,
comme ce fut le cas en septembre», a précisé Robert Deillon,
revenant sur les effets de la crise économique. «La stabilité par
rapport à 2007 est plutôt attendue pour novembre, et l'activité de
décembre dépendra surtout de l'enneigement des stations». L'AIG
devrait terminer 2008 sur une progression globale de 6 à 6,5%.
Projet de ciel européen: Suisse intéressée
La Suisse s'associe à un projet d'espace aérien transfrontalier en Europe centrale. Une déclaration d'intention vient d'être signée, visant à créer un bloc d'espace aérien couvrant six Etats.
Raymond Cron, directeur de l'Office fédéral de l'aviation civile (OFAC), et Christian Papaux, chef de l'État major des Forces aériennes, ont signé le document avec leurs homologues belges, allemands, français, luxembourgeois et néerlandais.
Les hubs de Paris, Francfort, Amsterdam et Munich pourraient donc à l'avenir se retrouver sous un ciel unique. La réalisation et l'exploitation proprement dites requièrent toutefois un accord entre les six Etats, dont la conclusion devrait avoir lieu en 2010.
Un vol sur deux dans le monde a lieu dans le ciel européen, a poursuivi le directeur de l'OFAC. Un vol Amsterdam-Zurich se heurte actuellement aux juridictions et aux consignes de sécurité de plusieurs pays. «Le système en vigueur est tout simplement inefficace», estime-t-il.
Le projet de ciel unique européen (Single European Sky, SES), lancé par l'Union européenne (UE), qui va profondément remodeler le trafic aérien en Europe ces prochaines années, «doit empêcher le chaos aérien», selon le directeur de l'OFAC.
Le SES prévoit que le contrôle aérien se structurera non plus en fonction des frontières nationales, mais des flux de trafic. Enjeu: accuser le coup d'une hausse de trafic. La sécurité devrait être améliorée, les retards contenus et les émissions par vol réduites en raison du raccourcissement des routes aériennes.