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La Suisse est entrée dans l'espace Schengen

Les contrôles à la frontière suisse ne sont désormais plus systématiques.
Les contrôles à la frontière ne sont désormais plus systématiques.
Les contrôles de personnes aux frontières suisses ne sont plus systématiques. La Suisse fait en effet partie de l'espace Schengen depuis ce vendredi. Une adhésion dont le coût est estimé par Eveline Widmer-Schlumpf à 140 millions de francs.

L'entrée dans Schengen signifie pour la Suisse la fin des
contrôles systématiques à la frontière avec la France, l'Allemagne,
l'Autriche et l'Italie. Mais cela ne dispense pas les voyageurs de
se munir comme toujours d'un passeport valable ou d'une pièce
d'identité. Les marchandises importées sont également comme
toujours soumises aux règles douanières actuellement en
vigueur.

Malgré cette adhésion à Schengen, les garde-frontière qui
soupçonneraient un trafic sont en droit de jeter un coup d'oeil
dans les coffres de voiture. Dans ce cas de figure, ils sont
habilités à contrôler les papiers d'identité. Il leur suffit
également d'un simple soupçon, lié par exemple au comportement des
personnes, pour interroger de manière plus approfondie un voyageur,
a expliqué l'administration fédérale des douanes.

Fin des contrôles

Avec l'espace Schengen, dont le but est de faciliter la
circulation en Europe sans pour autant renoncer aux mesures
sécuritaires, les contrôles systématiques n'ont plus lieu d'être au
poste frontière, sauf en cas d'alerte particulière. En revanche,
les opérations policières menées au-delà des limites nationales se
multiplieront. Mais il n'y a rien de neuf à cela puisque 40% du
personnel effectue déjà des contrôles mobiles.



Il faudra ainsi s'habituer à des inspections de gardes-frontière
sur des trains internationaux alors même que la frontière est
franchie depuis longtemps, a averti Michaela Rickenbacher, cheffe
d'état-major au commandement de Berne. Des interventions pourront
par exemple se dérouler sur des trains en provenance d'Allemagne
entre Bâle et Zurich.

Nouvelle base de données pour la police

Si la loi n'oblige pas les Suisses à
porter sur eux une pièce d'identité, l'accord Schengen autorise en
revanche les gardes-frontière à mener des investigations poussées
pour établir l'identité du passager interrogé. Les contrôles à la
frontière se font déjà sur la base d'un échantillon des personnes
et marchandises en transit. Aujourd'hui, seuls 3% des 700'000
personnes traversant la frontière sont questionnés par les
douaniers, selon le Département fédéral de justice et police
(DFJP).



La police et les gardes-frontières misent surtout sur la base de
recherche Schengen SIS. Ils y ont accès depuis le 14 août. Le SIS
répertorie entre autres toutes les personnes soit recherchées dans
l'un des Etats membres de Schengen, soit frappées d'une
interdiction d'entrée sur le territoire ou encore portées
disparues.

Les touristes premiers bénéficiaires

Les véritables gagnants de l'entrée de la Suisse dans l'espace
Schengen sont les touristes ou hommes d'affaires en provenance
d'Etats tiers qui voyagent dans plusieurs pays membres de Schengen.
Ils n'ont désormais plus besoin que d'un seul visa pour
voyager.



Les étrangers originaires ni de l'UE ni de l'AELE et vivant en
Suisse peuvent également voyager plus facilement dans l'espace
Schengen. Les porteurs d'un permis B, C ou L ne doivent simplement
plus se munir d'un visa. Dans le domaine du trafic aérien, les
ressortissants de l'espace Schengen et ceux de pays tiers ne seront
séparés qu'à partir du 29 mars.



Des travaux de transformation sont actuellement en cours dans les
aéroports de Genève et Zurich. Les passagers voyageant à
l'intérieur de l'espace Schengen n'auront plus qu'à présenter leur
carte d'embarquement après l'enregistrement de leurs bagages, a
indiqué une porte-parole de l'aéroport Unique à Zurich.

Les mouvements européens saluent

Le Nouveau mouvement européen suisse (NOMES) et son homologue
allemand (Netzwerk EBD) saluent l'entrée effective vendredi de la
Suisse dans l'Espace Schengen. Cette adhésion marque "une étape
historique dans l'unification du continent européen",
estiment-ils.



"Pour la toute première fois de son histoire, la Suisse sera plus
intégrée à l'Union européenne que certains des 27 Etats membres de
l'UE", souligne le NOMES, citant le Royaume-Uni et l'Irlande, non
membres de l'Espace Schengen.



ats/ps/jeh

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Eveline Widmer-Schlumpf enthousiaste

Pour Eveline Widmer-Schlumpf, l'association de la Suisse à Schengen est "un gain pour la liberté et la sécurité des citoyens et des citoyennes".

C'est ce qu'a déclaré selon son discours écrit la ministre de la justice vendredi à Bâle lors d'une cérémonie pour saluer l'entrée de la Suisse dans l'espace Schengen.

L'ambassadeur de l'UE en Suisse, Michael Reiterer, ainsi que nombreux invités y ont pris part.

Eveline Widmer-Schlumpf a dit affirmé que l'un des buts de la fête était de remercier les partenaires européens de la Suisse.

Bâle a été choisie car la ville est très liée à ses voisins français et allemands.

"La suppression du contrôle systématique des personnes aux frontières est ici une étape logique".

Mais Schengen est également un pas important pour toute la Suisse, selon la Grisonne.

Les premières expériences que la Suisse a faites depuis août avec le système d'échange d'informations de Schengen (SIS) dépassent les attentes, a ajouté la conseillère fédérale.

Le SIS a déjà permis des arrestations. Mme Schlumpf en attend des progrès importants dans la lutte contre la criminalité organisée.

Un coût estimé à 140 millions de francs

L'adhésion de la Suisse à l'Espace Schengen devrait coûter 140 millions de francs à la Confédération, estime la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf. Sans compter les différents frais annexes.

"S'ajoutent à cela quelque 8 millions de francs de contributions à l'Agence européenne pour les frontières extérieures Frontex, co-financée par les aéroports", précisé la ministre de la justice dans une interview publiée par l'hebdomadaire juif "Tachles".

"Le volet biométrique de l'émission de passeports coûte en outre 30 millions." Et de souligner que la mise en service des différents systèmes d'information et de sécurité a été plus compliquée que prévue.