"L'écart de revenu entre l'homme et la femme reste notre préoccupation première", a affirmé dans La Matinale Manuela Honegger, membre du collectif genevois pour la grève des femmes. De plus, le travail domestique effectué par les femmes n'est toujours pas reconnu.
"On estime aujourd'hui que faire à manger a plus de valeur en Suisse que ce que le secteur financier produit, la valeur que les femmes produisent tous les jours gratuitement et qui péjore leur vie est énorme. A la fin de l'année, les femmes gagnent 108 milliards de moins que les hommes", a précisé la politicienne.
De plus, "sur la base des différences salariales, les femmes devraient seulement travailler jusqu'à 57 ans et pas jusqu'à 64 ans", a-t-elle encore indiqué.
Chiffre pas connu
"La politique ne nous prend pas au sérieux, nous les femmes, et ne met pas nos préoccupations au centre", a encore souligné la politicienne. Alors que tout le monde connaît le nombre d'étrangers vivant en Suisse, "cela fait 25 ans que l'UDC martèle ces chiffres", combien de personnes connaissent le pourcentage des femmes qui font la lessive ou qui assument l'éducation des enfants?
"Les femmes accomplissent 80% de la lessive faite en Suisse et assument 70% de l'éducation des enfants. Ce sont des réalités à mettre sur l'agenda politique, c'est pourquoi nous avons choisi la grève. La grève est un moyen de pression pour dire stop", a conclu Manuela Honegger.
Propos recueillis par Chrystel Domenjoz
Adaptation web: France-Anne Landry
Des revendications autour du corps des femmes
Au-delà des demandes plus habituelles en politique, comme l'égalité salariale ou davantage de crèches, la nouvelle grève des femmes prévue le 14 juin pose plusieurs revendications autour du corps des femmes. Un manifeste a été publié le 14 janvier:
Un manifeste pour mobiliser les féministes avant la grève du 14 juin
A commencer par le droit, tout simple, de choisir ses vêtements. Les injonctions pour les femmes sur la tenue correcte exigée et la norme physique, imposées par la société, sont omniprésentes. "Le pouvoir patriarcal", selon le manifeste, soumet les femmes au culte de la maigreur et de la jeunesse, dicte aussi la reproduction, le célibat ou les relations intimes.
Une contraception plus égalitaire est également exigée, avec la gratuité de la pilule par exemple, ou le droit à l'orgasme.
Pour les collectifs pour la grève, les cours d'éducation sexuelle devraient, au-delà de la prévention, de la santé, aborder aussi le consentement et le plaisir féminin.
Ainsi l'Etat pourrait donner l'impulsion en informant et finançant de tels cours.
>> Les explications dans La Matinale d'Alexandra Richard: