L' Office fédéral des assurances sociales (OFAS) veut préparer le terrain pour
une refonte en profondeur de l'assurance vieillesse et éviter de
réitérer l'échec subi en mai 2004 avec la 11e révision.
Au vu de l'évolution démographique, la Suisse sera obligée de
prendre des décisions "potentiellement difficiles" pour garantir le
financement de l'AVS à long terme.
Fort de cet avis, l'OFAS a commandé une étude à l'Institut des
hautes études en administration publique afin de tirer les
enseignements des expériences internationales pour la Suisse. Les
résultats de l'étude des experts de l' Institut de hautes études en administration publique (IDHEAP) ont été présentés lundi à la
presse. Le point essentiel est la flexibilisation de la retraite
(voir ci-contre).
Cinq pays de référence
Cinq pays ont été retenus pour la comparaison - l'Allemagne, la
France, l'Italie, les Pays-Bas, la Suède - car ils ont réussi à
adapter leurs régimes de retraite malgré de fortes résistances
politiques, a expliqué le professeur Giuliano Bonoli.
Pour l'heure, une 11e révision bis de l'AVS est entre les mains du
Parlement. Le Conseil national a opté pour un régime sec, avec la
rente à 65 ans pour les femmes, aucun moyen pour faciliter la
retraite anticipée des personnes de conditions modestes et des
économies à hauteur de 800 millions par an. Le Conseil des Etats
doit encore se prononcer.
Mais le but de l'étude n'est pas d'interférer sur ce projet, a
déclaré le directeur de l'OFAS Yves Rossier. Il s'agit de lancer la
discussion pour l'avenir. D'autres études sont d'ailleurs en
préparation, d'après lui.
ats/cab
Les principales pistes évoquées
Pour s'aligner sur les pays modèles, la Suisse devrait supprimer la notion d'âge ordinaire de la retraite et viser une flexibilisation, jugent les experts de l'IDHEAP.
La rente devrait pouvoir être touchée dès 60/62 ans - avec des prestations réduites dans certains cas. Une limite supérieure, par exemple à 70 ans, serait facultative. Il faudrait aussi autoriser la rente partielle.
L'étude envisage aussi l'introduction d'un système de coefficient d'effort professionnel et familial. Celui-ci ferait dépendre l'âge de la retraite de facteurs tels que le nombre d'années de cotisation et le bonus éducatif.
Les personnes qui ont commencé à travailler jeunes dans des emplois peu qualifiés seraient ainsi avantagées.
Un autre modèle favorise une pondération sociale - pour les personnes qui ont commencé à travailler dès 18 ans - avec un coefficient démographique.
Ce facteur entrerait en fonction lorsque les avoirs du fonds de l'AVS descendent en dessous de 50% des dépenses.