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Jeune parent, un défi face à un risque de pauvreté plus élevé

Une association vient en aide aux jeunes parents qui se retrouvent souvent dans des situations précaires.
Une association vient en aide aux jeunes parents qui se retrouvent souvent dans des situations précaires. / 19h30 / 2 min. / le 30 janvier 2019
La naissance d'un enfant représente un événement marquant dans la vie d'un couple. Mais elle peut être source de précarisation, particulièrement chez les parents de moins de 25 ans. Une association leur vient en aide.

Pour ceux qui deviennent parents avant leur 25 ans, le risque de perdre pied est bien présent. D'un point de vue personnel, mais également financier. En moyenne, 83% des mères jeunes qui élèvent seules leur enfant dépendent de l'aide sociale, selon un rapport portant sur 14 villes du pays publié en 2017 par l'Initiative des villes pour la politique sociale.

"Ces mères de moins de 25 ans cumulent généralement un double handicap", analyse Karine Demierre, fondatrice et directrice de l'association Jeunes parents. "Celui de ne pas avoir terminé de formation et celui de constituer une famille monoparentale."

Karine Demierre sait de quoi elle parle. Devenue mère pour la première fois à l'âge de 16 ans, elle a fondé cette association afin de soutenir celles et ceux qui voient leur vie être "chamboulée", devant jongler entre leur nouveau rôle de parent, les cours et leur jeunesse.

>> Revoir la page société du 12h45 avec Karine Demierre :

Rendez-vous société: les jeunes parents et le danger de perdre pied. L'éclairage de Karine Demierre.
Rendez-vous société: les jeunes parents et le danger de perdre pied. L'éclairage de Karine Demierre. / 12h45 / 9 min. / le 30 janvier 2019

Un programme de soutien à la formation

Âgée de 20 ans, Leïla, heureuse maman d'une fillette de 10 mois, est suivie par l'association Jeunes parents. Le père du bébé n'ayant pas souhaité s'investir auprès de l'enfant, la gymnasienne élève seule la fillette, avec le soutien de ses parents.

L'aspect financier, couplé à la question de la formation, l'a inquiétée dès le départ. "Je me suis demandé comment j'allais continuer à aller à l'école, comment j'allais travailler mes cours si j'avais un enfant à charge", se souvient Leïla.

Pour accompagner les mères et pères sur ces questions, l'association Jeunes parents propose depuis l'an dernier un programme spécifique de soutien à la formation: des entretiens réguliers sur la motivation des mères et pères, des conseils financiers, ainsi qu'en matière d'organisation quotidienne. "Et pour bénéficier de ce soutien, il ne faut pas forcément être dans une situation difficile ou invivable", précise Karine Demierre.

Une situation de plus en plus rare

Dans un pays où les femmes ont leur premier enfant de plus en plus tard, les jeunes parents se font plus rares. En 1990, 13'860 bébés sont nés de mères de moins de 25 ans en Suisse, soit 16,5% des naissances, selon les données de l'Office fédéral de la statistique (OFS). En 2017, ce nombre ne s'élevait plus qu'à 5578, représentant 6,4% des naissances.

"Ce qui a changé ces dernières années, c'est que moins cela se produit, plus cela choque et surprend", estime Karine Demierre. Pour la mère de famille, il est d'autant plus important de réfléchir au soutien à apporter aux jeunes mamans, mais également aux jeunes pères. Car les familles de parents de moins de 25 ans ne sont pas forcément monoparentales, de nombreux papas décidant de rester aux côtés de la mère.

Et selon l'association Jeunes parents, il est essentiel de responsabiliser la jeune mère et le jeune père. Pour qu'ils trouvent leur place et que les grands-parents - qui souvent soutiennent leurs enfants - trouvent la leur.

Reportages: Pierre Jenny

Adaptation web: Tamara Muncanovic

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