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Le Musée des Beaux-Arts de Bellerive enterré

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Le référendum contestait l'emplacement et le coût du projet.
Le nouveau Musée des Beaux-Arts de Bellerive est mort-né. Les citoyens vaudois ont refusé dimanche à une courte majorité le crédit d'étude destiné à finaliser ce projet, pourtant très largement soutenu par les milieux culturels et politiques.

Par 52,42 % de non (100 686 voix) contre 47,58 % de oui (91
385), les votants ont refusé la part cantonale d'un crédit d'étude,
soit 390 000 francs sur un total de 2,09 millions. La participation
s'élève à 51,15 %.

Ce scrutin s'est transformé de fait en votation pour ou contre
le déplacement du musée du centre-ville au bord du lac. L'addition
des mécontentements a eu raison du projet de Bellerive.



Une coalition disparate s'est formée entre ceux qui refusaient une
construction les pieds dans l'eau pour protéger les rives, ceux qui
estimaient que le musée doit rester au centre-ville et les
sceptiques du partenariat public-privé. Les associations Rives
publiques, Helvetia Nostra et le Mouvement de défense de Lausanne
se sont joints à la campagne.

Pourtant largement soutenu

Le Musée de Bellerive bénéficiait pourtant du soutien unanime du
Conseil d'Etat et de nombreuses personnalités, à l'instar de
l'ancienne syndique de Lausanne Yvette Jaggi. Les partis politiques
militaient en faveur du projet, sauf «A gauche toute!» qui avait
laissé la liberté de vote, et l'UDC qui prônait le «non» sans
toutefois faire campagne.



La décision de principe de déménager le Musée cantonal des Beaux
Arts hors du Palais de Rumine a été prise en 1991 déjà. Les espaces
qui lui sont dévolus sont mal adaptés et exigus. Seuls 2 % des
collections peuvent être montrés chaque année. L'espace libéré à
Rumine aurait été attribué aux autres musées cantonaux installés
dans la bâtisse.



Située entre une piscine municipale et une gravière, la parcelle
de Bellerive est un terrain gagné sur le lac dans les années 1950,
en friche depuis l'exposition nationale de 1964. Elle avait été
choisie en 2001 parmi seize sites.



ats/nr

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Retour à la case départ

Dimanche devant la presse, le Conseil d'Etat a «pris acte avec beaucoup de regrets» du résultat. Il s'est cependant montré déterminé à remettre rapidement l'ouvrage sur le métier.

«Le nouveau Musée des Beaux-Arts est un élément important du programme de législature. Cet outil est indispensable au rayonnement du canton», a souligné le président du gouvernement Pascal Broulis.

«Nous allons analyser de près les résultats et trouver comment rallier les opposants à un nouveau projet», a indiqué Anne Catherine Lyon, conseillère d'Etat en charge de la culture.

Reste à savoir si les fondations privées qui s'étaient engagées à financer la moitié des 67 millions de francs soutiendront un nouveau projet. Et si les collectionneurs qui avaient promis leurs oeuvres au nouveau musée patienteront quelques années de plus.