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Le salaire des femmes 20% moins élevé que celui des hommes en 2016

Dans le secteur privé, les femmes ont gagné en moyenne 19,6% de moins que leurs collègues masculins en 2016, selon des chiffres publiés jeudi par l'Office fédéral de la statistique. [Pexel/Pixabay]
Le salaire des femmes 20% moins élevé que celui des hommes en 2016 / Le 12h30 / 1 min. / le 31 janvier 2019
Dans le secteur privé, les femmes ont gagné en moyenne 19,6% de moins que leurs collègues masculins en 2016, selon des chiffres publiés jeudi par l'Office fédéral de la statistique. Dans le secteur public, cet écart s'élève à 16,7%.

Alors que la différence de salaire entre hommes et femmes dans le privé s'était réduite de 21,3% à 19,5%, entre 2012 et 2014, elle est légèrement remontée en 2016.

Cette inégalité s'explique notamment par des différences de niveau de formation, le nombre d'années de service ou la position hiérarchique. Près de 43% du différentiel salarial, soit 657 francs, reste toutefois inexpliqué. Cette part était de 39,1% en 2014 et 40,9% en 2012, précise l'OFS dans son enquête suisse sur la structure des salaires de 2016.

Différences selon les branches

Ces différences inexpliquées varient considérablement en fonction de la branche économique. Dans l'hôtellerie-restauration, cette part inexpliquée atteignait 80,3% et correspondait à 327 francs par mois en moyenne. Elle se montait à 702 francs par mois (65,4%) dans le commerce de détail, à 964 francs par mois (52,5%) dans l'industrie des machines et à 1297 francs par mois (30,6%) dans les activités financières et d'assurance.

L'ensemble du secteur public (Confédération, cantons et communes), fait un peu mieux que la moyenne avec une part inexpliquée de 34,8%, soit 522 francs par mois. La situation s'est améliorée, par rapport à 2014 (41,7%) et à 2012 (38,8%), car "les contrôles systématiques de l'égalité salariale qui s'y pratiquent produisent enfin leurs effets", souligne Travail.Suisse.

Influence de la hiérarchie et de l'âge

La part inexpliquée des différences de salaire tend à être moins marquée à mesure que l'on monte dans la hiérarchie. Elle représente 50,9% de l'écart salarial chez les cadres supérieurs, contre 64,2% dans les emplois sans fonction de cadre (41,8% chez les cadres moyens).

Avec le temps, l'écart se réduit également: il atteint 36,6% chez les personnes de 50 ans et plus, alors qu'il se monte à 43,5% dans le groupe des 30 à 49 ans et à 58,0% chez les moins de 30 ans.

L'enquête suisse sur la structure des salaires est réalisée tous les deux ans, sous la forme d'une enquête directe auprès des entreprises. Près de 37'000 entreprises y ont participé en 2016 et les données d'environ 1,7 million de salariés ont été collectées.

cab avec ats

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Les très hauts salaires échappent souvent aux femmes

En 2016, la majorité des postes du secteur privé pour lesquels le salaire brut à plein temps était inférieur à 4000 francs par mois étaient occupés par des femmes (62,7% contre 64,1% en 2014).

Mais en haut de la pyramide des salaires, aux postes rémunérés à plus de 8000 francs bruts par mois, 71,8% des postes étaient occupés par des hommes et 28,2% par des femmes.

Un chiffre qui diminue encore parmi les personnes occupant un poste rémunéré à plus de 16'000 francs bruts par mois. La part des femmes n'était alors que de 18,0% (15,2% en 2014), celle des hommes atteignant 82,0%.

Les syndicats veulent des "mesures énergiques"

Le syndicat Travail.Suisse s'inquiète de l'augmentation de "la discrimination salariale" et estime que de nouvelles mesures sont "indispensables pour faire changer la pratique des entreprises", car ce n'est pas la "loi sur l'égalité qui mettra un terme à cette évolution négative".

L'Union syndicale suisse appelle à des mesures "énergiques contre la discrimination des femmes dans le monde professionnel" face à une situation qu'elle juge scandaleuse.

La Loi sur l'égalité oblige les entreprises de plus de 50 employés à vérifier leur salaire. Or, c'est dans les petites entreprises que la part inexpliquée des différences de salaire est la plus marquée. Elle est de 60,9% en moyenne dans les entreprises de moins de 20 emplois, contre 27,4% dans celles d'au moins 1000 emplois.