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Après-Schmid: Ueli Maurer aura du travail

Succession Schmid.
Ueli Maurer est le meilleur choix, estime vendredi la presse suisse.
Donné gagnant le 10 décembre, Ueli Maurer n'aura pas la tâche facile à la tête du Département de la défense (DDPS). Très critique envers la gestion du DDPS par Samuel Schmid, l'UDC devra prouver qu'elle peut mieux faire.

Ueli Maurer est conscient qu'il «n'est pas possible de changer
complètement la politique militaire», indique-t-il dans différents
entretiens parus vendredi dans la presse alémanique.

Délai trop court

Pour le Zurichois, il est clair que l'on ne peut que perdre au
DDPS. Mais «nous voulons changer quelque chose. Et pour cela, il
faut que quelqu'un y aille et essaie», dit-il. Ueli Maurer estime
que le délai de trois ans jusqu'aux prochaines élections fédérales
est trop court pour faire bouger les choses au DDPS.



Mais il souhaite «faire quelque chose pour ce pays merveilleux»,
explique-t-il. Il pense aussi qu'en tant que seul représentant UDC
au Conseil fédéral, sa tâche sera difficile. A cela s'ajoutent les
attentes «très fortes» de son propre parti.



Alors que pour la majorité, la fonction de conseiller fédéral est
un honneur, Ueli Maurer la vit plutôt comme un «fardeau».
«Franchement, je ne me présente pas spécialement volontiers. Je
serre volontiers des mains, mais pas partout».



ats/cht

LE MEILLEUR CHOIX, SELON LA PRESSE



«Le groupe UDC a sorti son joker», écrit vendredi le «Nouvelliste»
dans son éditorial au lendemain de l'annonce du ticket Christoph
Blocher-Ueli Maurer par le groupe palementaire UDC. La présence de
l'ancien conseiller fédéral faisant office de repoussoir», ce
ticket assure «de facto» l'élection du second, relève le journal
valaisan.

«Stratégie de l'épouvantail»

Pour «24 Heures», «la
stratégie de l'épouvantail a parfaitement fonctionné. En présentant
Christoph Blocher sur un ticket à deux de façade, le groupe UDC aux
Chambres fédérales assure quasiment l'«élection de son colistier
Ueli Maurer» le 10 décembre.



«L'intronisation» de M. Maurer est «une grande victoire des
réalistes» au sein de l'UDC, souligne la «St.Galler Tagblatt».
Cette candidature est «parfaite» pour l'UDC, considère le «Tages
Anzeiger». L'ancien président de l'UDC va ramener sa formation de
«l'opposition malheureuse» au Conseil fédéral. Selon le journal
zurichois, il peut compter sur un large soutien au Parlement.



Ueli Maurer est «un blochérien pur sucre», mais «il n'y a pas là
de quoi alarmer les partis du centre qui tiennent à normaliser la
situation en faisant participer l'UDC aux responsabilités
gouvernementales», explique le «Nouvelliste».



Malgré ses faibles chances d'être réélu au Conseil fédéral,
Christoph Blocher ne retirera pas sa candidature. Ce serait non
seulement un signe de faiblesse, mais également une combine
douteuse, a-t-il déclaré dans l'émission «Teleblocher», diffusée
jeudi soir sur Internet. Il exclut par ailleurs qu'Ueli Maurer se
retire à son profit en cours d'élection

«Obscures raisons»

Pour le «Quotidien jurassien», Christoph Blocher reste sur le
ticket «pour d'obscures raisons qui tiennent à des considérations
internes au parti. L'UDC ne veut pas mettre elle-même à la retraite
son généreux mentor, elle laissera faire le travail à l'Assemblée
fédérale». «Pas très courageux», lance le journal.



La «Basler Zeitung» lui fait écho. «Maurer aurait mérité un
meilleur départ dans sa carrière de conseiller fédéral», estime le
quotidien bâlois dans son commentaire. Selon «Le Temps», «Christoph
Blocher sait bien (...) que personne ne veut du scénario de
'Blocher II, le retour' (...) Mais le vieux tribun s'obstine et
cette obstination montre qu'il n'a pas renoncé à demeurer tout de
même en position d'exploiter, le cas échéant, la plus infime chance
de renversement de la situation». Pour le commentateur du «Temps»,
«il y a quelque chose de pathétique dans la façon dont Christoph
Blocher s'accroche».

Pas un «laquais», mais...

Pour «24 Heures», M. Maurer «vaut bien mieux que le rôle de
'laquais de Blocher' auquel on la souvent réduit. A preuve la
progression fulgurante de l'UDC durant les douze ans qu'il a passés
à sa barre».



Le quotidien s'interroge néanmoins sur la réelle alternative que
constitue Ueli Maurer. «Comment imaginer pouvoir, en un coup de
baguette magique, transformer en ministre collégial celui qui fut
tant d'années chef de clan ? Comment croire que son sens de l'Etat
primera d'un coup sur les intérêts du parti?».



ats/cht

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Rappel des faits

L'UDC a choisi jeudi Christoph Blocher et Ueli Maurer comme candidats officiels à la succession de Samuel Schmid. Tous les deux suivent la ligne dure du parti, mais seul l'ancien président de l'UDC a des chances d'être élu.

Le groupe parlementaire UDC, qui s'est réuni en conclave dans les usines Jura à Niederbuchsiten SO, n'a pas voulu «tuer le père» en renonçant à proposer aux autres partis d'élire celui que l'Assemblée fédérale a évincé du gouvernement il y a près d'un an.

Devant la presse, les responsables du parti ont d'ailleurs tenu à vanter les qualités de Christoph Blocher. Pas alibi Tout en considérant que sa candidature n'était pas un alibi, le tribun zurichois ne se fait pas trop d'illusions. «Il est clair que le Parlement ne veut pas de moi». «Si je ne suis pas élu, je serai toujours à disposition du parti», a-t-il affirmé.

Deux tiers des membres du groupe se sont ralliés à la proposition du comité directeur d'opter pour un ticket comportant Christoph Blocher plus un autre candidat. Le choix de ce dernier a toutefois donné un peu de fil à retordre.

Lors d'un premier tour, le Zurichois Ueli Maurer a obtenu 26 voix contre 12 au Bernois Adrian Amstutz et 7 au Schaffhousois Hannes Germann. Lors d'un 2e tour, 44 voix sont allées à Ueli Maurer et 16 à Adrian Amstutz. Au final, le ticket Blocher-Maurer a été soutenu par 60 voix sans opposition.

Berne bientôt sans conseiller fédéral?

Si le Parlement suit les propositions de l'UDC, le canton de Berne ne sera plus représenté au Conseil fédéral après le 1er janvier. Une 1ère depuis 1980, lorsque le Grison Léon Schlumpf avait succédé au Bernois Rudolf Gnaegi.

Le canton de la capitale,qui se retrouvait pour la 1ère fois sans conseiller fédéral, avait récupéré son siège en 1988 avec l'élection d'Adolf Ogi.

En 160 ans, Zurich a été le canton le plus représenté avec 19 ministres (et probablement 20 dès janvier). Vaud en a eu 14 et Berne 12. JU, SZ, NW, OW, UR et SH n'ont en revanche jamais eu de représentant au gouvernement.